Par la grâce de D.ieu,
24 Nissan 5711,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Voici le message que j’ai demandé à votre fils de vous transmettre :
“ Le’haïm, que votre père soit un ‘Hassid révélé. Il est déjà un ‘Hassid caché. Il a, D.ieu merci, des enfants qui sont des ‘Hassidim. Mais, lorsqu’il sera lui-même un ‘Hassid révélé, il pourra aider ses enfants à en faire de même. ”
Voici ce que je voulais dire :
Je connais mon beau-père, le Rabbi et je sais qu’il était un Juste. Les propos et les actes des Justes sont vérité. Ils se perpétuent éternellement et, bien évidemment, ne disparaissent jamais.
J’ai entendu, à plusieurs reprises, mon beau-père parler de vous et de votre épouse. Il vous a dispensé, à l’un et à l’autre, de nombreuses forces, directement en échangeant avec vous, ou bien indirectement, selon des moyens qui lui sont propres, par exemple en lisant un Psaume. Je sais aussi l’espoir que mon beau-père, le Rabbi, plaçait en vos enfants. Et, l’on peut vérifier concrètement que celui-ci était de plus en plus fondé.
Me basant sur tout cela et sachant que l’action d’un Juste, en particulier d’un Rabbi, ne peut disparaître, je suis convaincu que vous posséderez concrètement tous les éléments positifs que mon beau-père souhaitait voir en vous. Du reste, cette promesse s’est déjà partiellement réalisée et je suis convaincu qu’elle s’accomplira dans son intégralité.
Bien évidemment, ces remarques ne concernent pas l’accomplissement des Mitsvot, au sens strict, que vous avez toujours maintenu, qui a toujours été présent dans votre foyer. Je fais ici allusion à ce qui dépasse le cadre de la Hala’ha. Ce qui peut être accompli, en la matière, n’a pas de limite. Aussi haut qu’une créature puisse s’élever, elle conserve toujours la possibilité de multiplier ses accomplissements.
Néanmoins, il est dit que “ le prisonnier ne peut se libérer lui-même ”. Quelqu’un doit lui venir en aide, pour qu’il y parvienne. L’Admour Haémtsahi, fils de l’Admour Hazaken, explique que l’intervention d’une autre personne dresse deux âmes divines contre une âme animale. Bien plus, celui qui apporte son aide est, en l’occurrence, mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite personnel, qui est considérable, est complété par celui de ses saints ancêtres.
C’est donc là ce que je voulais dire. Vous êtes déjà un ‘Hassid caché et vous devez devenir un ‘Hassid révélé, en adoptant un comportement qui dépasse systématiquement la ligne de la Loi. Mon beau-père, le Rabbi, vous en a accordé la force, non seulement, comme je le disais, dans les propos qu’il a échangés avec vous, en votre présence, mais aussi quand il était seul, en lisant un Psaume dans son bureau. Vous n’avez pas encore pleinement révélé ces forces. De fait, il est impossible de faire un plein usage de la bénédiction d’un Juste.
C’est pour cela que j’exprimais le souhait que les bénédictions accordées par mon beau-père, le Rabbi, en votre présence ou non, s’accomplissent pleinement.
La plus haute bénédiction qu’un homme, et en particulier un Juif, puisse recevoir est la satisfaction qu’il conçoit de ses enfants. Nos Sages disent qu’un homme peut être jaloux de tous, à l’exception de son fils. J’ai donc dit tout cela et je l’ai expliqué. La bénédiction de mon beau-père, le Rabbi, doit s’accomplir en vous et vos enfants doivent être des ‘Hassidim révélés.
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Pourquoi vous ai-je transmis ce message par l’intermédiaire de votre fils, qui était présent, lors de la réunion ‘hassidique ? Car, il est dit dans les livres que, lorsqu’un Juif accorde une bénédiction, que dix autres Juifs sont présents et répondent Amen, cette bénédiction est considérée comme émanant d’une communauté. Or, lorsque dix Juifs se réunissent, la Présence divine se révèle pleinement, selon le traité Sanhédrin 39a. Combien plus est-ce le cas en présence de plusieurs dizaines de Juifs, lors d’un repas du Chabbat ou d’une fête, lequel est une Mitsva, encore plus dans un endroit sacré, une synagogue ou une maison d’étude. Je ne voulais donc pas rater cette occasion.
Nous étions entre bons amis et le moment était particulier. J’en ai profité pour recueillir l’assentiment de tous ces Juifs, qui étaient pénétrés de l’esprit du Chabbat et de la fête, durant le troisième repas du Chabbat, lorsque se révèle “ la Volonté de toutes les volontés ”, comme nous le disons dans les cantiques du Chabbat et comme l’explique le Zohar. De la sorte, tous pouvaient donner leur accord pour que les bénédictions accordées par mon beau-père, le Rabbi, s’accomplissent pleinement.
L’un des points principaux est le suivant. Nous devons être des ‘Hassidim, dépassant la ligne de la Loi, recherchant le bien de l’autre, même s’il en découle un désagrément pour sa propre personne, ce qu’à D.ieu ne plaise. C’est ainsi que les Tossafot interprètent le terme ‘Hassid, au traité Nidda 17a et, de même, au traité Chabbat 120a.
En saluant tous les membres de votre famille et avec ma bénédiction,