Lettre n° 8804

Par la grâce de D.ieu,
27 Nissan 5724,
Brooklyn,

Je vous bénis et vous salue,

J’ai reçu votre lettre en son temps et, pour différentes raisons, ma réponse a été retardée jusqu’à maintenant. J’espère qu’à réception de la présente, votre état d’esprit se sera déjà amélioré. Je vous réponds, à dessein, à la fin et à la conclusion du mois de Nissan, celui de la liberté et de la délivrance, ce qui inclut, bien évidemment, la libération personnelle de toutes les pensées, de tout ce qui trouble. En outre, on prépare alors Iyar, le mois de l’éclat, lorsque, selon l’explication de nos Sages(1), l’éclat et la lumière se renforcent dans notre monde.

Bien entendu, je fais allusion à votre propre personne. En effet, le moment est propice, à l’heure actuelle, pour augmenter la bénédiction que D.ieu vous accorde afin d’obtenir le succès dans tous les domaines et, avant tout, pour renforcer votre état de santé, au sens le plus littéral. Quand un homme fait une action en ce sens, même légère, on lui accorde la bénédiction céleste et on la multiplie de nombreuses fois. Et, cette action de l’homme est, avant tout, un renforcement de sa confiance en D.ieu, une réflexion à la divine Providence, s’appliquant à chacun en particulier, à chaque détail de la vie. La conclusion immédiate est la suivante. Il ne faut prêter aucune attention aux pensées qui suscitent le tracas ou la tristesse, ce qu’à D.ieu ne plaise. Bien plus, l’enseignement de nos maîtres et chefs, la ‘Hassidout, souligne à quel point la tristesse doit être totalement exclue. Pour cela, il n’y a pas lieu d’entrer en discussion avec soi-même, de chercher des preuves. Il ne faut plus y penser, ni accorder aucune attention à ces pensées. S’il n’est pas aisé de s’en défaire, un des moyens efficaces pour y parvenir consiste à occuper sa pensée avec ce qui n’a rien à voir avec la précédente réflexion, sans même penser à la rejeter, en se concentrant sur un tout autre objet.

J’ajoute que, toute chose devant prendre une apparence naturelle, il serait bon que vous consultiez un médecin et que vous vous conformiez à ses prescriptions. Vous demanderez à votre médecin de famille lequel de ses collègues doit être consulté et vous ferez tout cela avec une grande confiance. Selon les termes de du roi David, le chantre d’Israël, au nom de chaque Juif et de chaque Juive, “ l’Eternel est mon Berger, je ne manquerai de rien ”(2), “ l’Eternel est avec moi, je ne crains rien ”(3), en bonne santé et dans l’enthousiasme. Avec ma bénédiction pour votre moral, pour me donner de bonnes nouvelles de tout cela et en saluant vos parents, auxquels D.ieu accordera une longue vie,

N. B. : Je souhaite que vous receviez la présente pendant les jours de Nissan ou, tout au plus, lors du Roch ‘Hodech du mois de l’éclat. C’est la raison pour laquelle ce courrier vous est adressé en express.

Notes

(1) Voir le traité Roch Hachana 11a.
(2) Tehilim 23, 1.
(3) Tehilim 118, 6.