Par la grâce de D.ieu,
9 Tévet(1) 5711,
Brooklyn, New York,
Au Rav, distingué ‘Hassid, qui craint D.ieu,
le Rav I.(2) Chlita,
Je vous salue et vous bénis,
Vous trouverez ci-joint le fascicule édité à l’occasion du 9 Tévet, conclusion des onze mois suivant le décès de mon beau-père, le Rabbi. Comme vous l’avez fait pour les précédents, vous le mettrez à la disposition du plus grand nombre et en particulier de votre entourage. Ce mérite qui vous incombe est également une élévation et une transformation, grâce auxquelles nous attirerons ici-bas des lumières célestes accrues, que nous recevrons de la meilleure façon.
L’avant propos de ce fascicule explique qu’à l’issue des onze mois, comment une période nouvelle pour les élévations que connaît l’âme, au sein du Gan Eden et celles qui se trouvent dans le Guéhénom(3) le quittent alors pour intégrer également le Gan Eden.
Tous ceux qui sont attachés(4) ont alors l’obligation et le mérite de s’élever également au delà de la situation qui était la leur jusqu’alors. Cet attachement ne doit nullement être affaibli, ce qu’à D.ieu ne plaise, bien au contraire.
Mon beau-père, le Rabbi, a expliqué, dans différents textes, comment l’on pouvait réaliser cet attachement(5).
Je voudrais donc formuler la proposition suivante. Dès maintenant et jusqu'à l’anniversaire du décès, le 10 Chevat, date à laquelle il accédera à une élévation nouvelle(6), lorsque ce qui se produisit lors du décès se déroulera à nouveau(7), chacun fera un effort particulier, sans en faire le voeu, dans les trois domaines que sont la Torah, la prière et les bonnes actions :
A) Jusqu'à cette date, on achèvera l’étude de cinq chapitres de Michna, anagramme de Nechama, l’âme, qui elle-même porte cinq noms(8). On les connaîtra par cœur ou dans le texte. Dans la mesure du possible, on répartira, de cette façon, tout le texte de la Michna. Plusieurs synagogues ou groupes de ‘Hassidim pourront se joindre pour cela.
B) On lira des Tehilim(9) chaque jour, spécifiquement pour cela, de sorte qu’on les dise tous, au moins une fois, avant l’anniversaire du décès.
C) Jusqu'à la date du décès, sauf, bien sûr, le Chabbat, on donnera de la Tsédaka, avant la prière ou bien après celle-ci. Ce sera quelques pièces, les petites pièces que l’Admour Hazaken appelle "les écailles de l’armure"(10). De temps à autre, on en modifiera le montant, afin que celui-ci ne soit pas considéré comme un voeu. On répartira ensuite cette somme entre différentes causes de Tsédaka(11).
En plus de tout cela, on étudiera, puis l’on gravera dans son esprit(12), jusqu'à la date du décès, les discours ‘hassidiques de mon beau-père, le Rabbi, en particulier celui qu’il a donné pour le jour de son décès, intitulé "Je suis venu dans mon jardin", qui figure dans le fascicule n°74, intégralement ou partiellement. Ainsi, on portera ses commentaires en soi, y compris lorsque l’on aura d’autres occupations.
Bien évidemment, quiconque renforcera son engagement dans ce domaine, multipliera la bénédiction qu’il recevra.
J’attends de connaître les conséquences positives de tout cela,
M. Schneerson,
Notes
(1) Le Rabbi note, en bas de page: "A l’occasion de la fin de la récitation du Kadich, à l’issue de onze mois que l’on compte, pour certains, à partir de la date de l’enterrement, selon le Levouch, cité par le Avkat Ro’hel, au paragraphe 132, le Noam Megadim, de l’auteur du Peri Megadim, le Kitsour Choul’han Arou’h, chapitre 26, paragraphe 17, le Nahareï Aparsemon, partie Yoré Déa, chapitre 97. Pour d’autres, on compte d’après la date du décès, selon le Sidour Yaabets, lois du Kadich, paragraphe 39, le Maté Efraïm, porte 4, paragraphe 1, le Chomer Tsion Hanééman, page 303, qui affirme que toutes les communautés ont adopté cette pratique. On consultera aussi le Yalkout Dat Vadin, à la page 119. L’Admour Hazaken tranche, dans son Choul’han Arou’h, Ora’h ‘Haïm, début du chapitre 71, que l’on dit le Kadich depuis le jour de la mort, c'est-à-dire avant même l’enterrement. Mon beau-père, le Rabbi, a précisé que la Hilloula était fixée, dès la première année, à la date du décès. Et, pour plusieurs avis, tout dépend, dans ce domaine, de la conclusion des onze mois commençant à la date de la mort. On sait que le Rabbi Rachab fut peiné d’avoir dit le Kadich un jour de plus, pendant les onze mois. Et, il est à peu près certain que mon beau-père, le Rabbi, cessa de dire le Kadich pour sa mère le Chabbat 11 Chevat, alors qu’elle avait quitté ce monde le 13 Chevat et avait été enterrée le 15. Quelques uns avancent que, si l’on dit le Kadich un seul jour du douzième mois, selon notre coutume qui consiste à cesser de le réciter le onzième, on humilie le défunt, en le présentant comme un impie, ce qu’à D.ieu ne plaise. Il me semble, en conséquence, que le fils lui-même, dont l’obligation de réciter le Kadich est plus forte, doit établir le compte à partir du jour de la mort. A fortiori, le gendre et disciple doit-il en faire de même. En revanche, il peut conduire l’office, ce qui n’est pas une humiliation pour le défunt puisque l’on voit bien qu’il ne dit pas le Kadich. Il mettra ainsi en pratique la première opinion exprimée par le Ramah, à la fin du chapitre 376: "Il conduira la prière, ce qui est encore plus utile que le Kadich". On peut, du reste, se demander pourquoi les derniers Sages ne font pas état de cette position de compromis. L’explication suivante peut être avancée. Tant qu’il n’est pas parvenu à l’endroit de la prière où doit être dit le Kadich, cet homme humilie effectivement le défunt. C’est une évidence, mais tout cela ne sera pas développé ici".
(2) Cette lettre "collective-personnelle" fut adressée à plusieurs personnes. Voir, à ce propos, la lettre n°481.
(3) Le purgatoire des âmes.
(4) Au précédent Rabbi.
(5) Le Rabbi note, en bas de page : "Voir l’introduction du fascicule édité pour Pourim 5710".
(6) Le Rabbi note, en bas de page : "Une année qui a deux Adar apporte, semble-t-il, une plus grande élévation, à l’issue des douze mois, selon ce que disent nos Sages, au traité Chabbat 152b".
(7) Le Rabbi note, en bas de page : "Voir Igueret Hakodech, chapitre 27 et son commentaire, Sidour, à la fin de la porte de Lag Baomer."
(8) Nefech, l’âme végétative, Roua’h, l’âme émotionnelle, Nechama, l’âme intellectuelle, ‘Haya, la source de l’âme, Ye’hida, l’essence de l’âme.
(9) Le Rabbi note, en bas de page : "Voir le traité Bera’hot 3b et le discours intitulé "c’est pour cela qu’ils ont été qualifiés de scribes", prononcé en 5699".
(10) Protégeant celui qui les donne des dangers extérieurs.
(11) Le Rabbi note, en bas de page : "Selon l’instruction donnée par mon beau-père, le Rabbi, pour tous les douze mois du deuil".
(12) Le Rabbi note, en bas de page : "Voir le fascicule du 19 Kislev 5711, à la page 149".