Par la grâce de D.ieu,
19 Elloul 5722,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre, avec ce qui y était joint. Vous m’y décrivez brièvement ce qu’a été votre vie. Bien entendu, il n’y a pas lieu de vous excuser et, à l’avenir, vous pourrez continuer à m’écrire chaque fois que cela sera nécessaire. Néanmoins, D.ieu est l’Essence du bien et Il est dans la nature de Celui Qui est bon de faire le bien. Puisse-t-Il donc faire en sorte qu’à l’avenir le contenu de vos lettres soit réjouissant et bon, d’un bien visible et tangible. Pour ce qui est du contenu de celle-ci, j’espère qu’à réception de la présente, votre moral sera d’ores et déjà meilleur.
Pour autant, un homme n’est pas dispensé de faire tout ce qui dépend de lui, selon les voies de la nature. Or, de nombreuses situations sont similaires à la vôtre, en particulier à notre époque. Sans doute consultez-vous un spécialiste, en la matière et vous vous conformez à ses prescriptions. Mais, avant tout, vous devez méditer à l’existence du Créateur du monde, Qui le dirige. Concrètement, on peut observer que ce monde n’est pas livré à lui-même, qu’il a un Maître, que les minéraux, constituant la majeure partie de ce qui nous entoure, sont en ordre parfait. Force est d’en conclure que cet ordre existe même dans les particules les plus infimes et qu’il en est de même pour l’homme. On ne peut pas prétendre qu’il soit désordonné, qu’y règne le chaos.
Du reste, telle est également l’approche scientifique, selon laquelle une loi qui explique un événement à 99% doit nécessairement être vérifiée également pour le 1% restant, même si on ne l’a pas expérimenté ou si l’on n’a pas pu le vérifier. Et, il en résulte une conclusion immédiate : au final, c’est effectivement le bien et l’ordre qui l’emportent. Cette constatation encourage, remonte le moral. D’une manière passagère, le bien peut rester caché par tel événement ou telle douleur. Mais, il est certain que l’homme reçoit les forces nécessaires pour surmonter tout cela, pour peu qu’il le veuille bien. Cependant, la nature de la création veut que l’on modifie une situation uniquement étape par étape, plutôt que par un passage d’un extrême à l’autre, en une seule fois. Vous me dites que vous avez une formation et une activité scientifiques. En méditant à tout cela, vous en serez sûrement réconforté. Vous raffermirez votre confiance en vous-même et votre optimisme. Et, ceci vous donnera de l’empressement, améliorera votre situation. Mais, encore une fois, il faut avancer pas à pas.
Si, à tout moment, on a besoin de la bénédiction du Créateur de l’homme, Qui le dirige, D.ieu, béni soit-Il, combien plus est-ce le cas dans une telle situation. On a alors besoin d’une bénédiction accrue, d’une bénédiction particulière. Le canal et le réceptacle permettant de l’obtenir sont un comportement quotidien qui est conforme aux enseignements de notre Torah, Torah de vie et à la pratique de ses Mitsvot, desquelles il est dit : “ On vivra par elles ”. Et, peu importe que l’on comprenne le rapport qui existe entre ce comportement et la bénédiction ou non. Ceci peut être comparé à l’amélioration de l’état physique grâce à un traitement médical. Il n’est pas nécessaire que le malade comprenne de quelle manière celui-ci le guérit, surtout lorsque le rétablissement n’intervient que plus tard. Il suffit donc de prendre ces médicaments. A quelqu’un comme vous, il est sûrement inutile d’en dire plus. J’attends de bonnes nouvelles de tout cela. En effet, ces jours sont favorables, appartenant à Elloul, mois de la miséricorde et du bon vouloir. Avec ma bénédiction afin d’être inscrit et scellé pour une bonne année, de même que pour donner de bonnes nouvelles,