Lettre n° 811

Par la grâce de D.ieu,
28 Mar’Hechvan 5711,
Brooklyn,

Au distingué ‘Hassid, ancien élève de la Yechiva,
Rav Its’hak Aharon(1), le Cho’het,

Je vous salue et vous bénis,

J’ai lu avec plaisir votre lettre, qui n’était pas datée, m’apprenant que vous avez commencé votre action pour le Talmud Torah et pour les professeurs donnant des cours particuliers aux élèves, chez eux.

J’ai également reçu, en son temps, votre lettre d’avant Roch Hachana, dans laquelle vous me traciez brièvement votre biographie. A ce propos, je voudrais réitérer encore une fois ma demande. Vous me dites que vous étiez l’un de ceux qui se trouvaient au service de mon beau-père, le Rabbi, à Rostov, en 5681(2). Pourriez-vous rédiger tout ce que vous vous souvenez de cette époque ? Si vous le faisiez, je vous en serais profondément reconnaissant. Plus vous détaillerez et mieux cela sera. J’espère que vous avez des souvenirs précis et que vous voudrez bien les rédiger.

Je commenterai certains points évoqués dans votre lettre :

A) A l’issue du récit de votre existence, qui sera longue et bonne, vous dites : "toute ma vie a été mauvaise". Or, juste avant cela, vous dites avoir été l’élève de la Yechiva Loubavitch pendant six ans. Vous avez eu le mérite de servir mon beau-père, le Rabbi, pour ses besoins personnels, qui sont également publiques, dans la mesure où il possédait une âme collective. Vous avez mené une action communautaire et, de la sorte, mis en pratique les instructions du Rabbi.

Puis, vous avez été emprisonné pendant six ans. Là encore, les forces du Rabbi vous ont permis de diffuser la Torah et le Judaïsme, de mettre en pratique les Mitsvot. Si, après tout cela, vous dites que votre vie a été mauvaise, je ne sais pas ce qu’est le bien.

B) Votre lettre m’a appris ce que vous avez accompli, avant Soukkot, à Paris, à Metz et dans la région, pour promouvoir une bonne éducation, renforcer le Judaïsme et l’étude de la ‘Hassidout, qualitativement et quantitativement, le nombre de vos élèves et les foyers que vous visitez, de temps à autre. J’en ai été très satisfait.

Mais, ma satisfaction s’est mêlée de peine lorsque j’ai lu, dans votre lettre reçue ce jour, qu’un ‘Héder a été ouvert et qu’il est fréquenté par huit élèves(3). J’ai bon espoir que cela est uniquement le tout début et qu’au plus vite, l’effort qui convient permettra de porter le nombre des élèves et des foyers visités à ce qu’il était à la fin de l’été dernier. Bien entendu, on ne se contentera pas de cela et l’on développera ces activités.

Vous me réjouirez en me donnant de bonnes nouvelles, à ce propos. Plus vous les multiplierez, plus elles me parviendront tôt et mieux cela sera.

Je vous joins une courte lettre(4) destinée à ceux qui assument cette tâche sacrée, sous votre direction. Si son contenu correspond à la situation, vous voudrez bien la leur transmettre et me le faire savoir.

Avec ma bénédiction pour une bonne santé, pour la réussite dans votre mission sacrée et pour former les autres en ce sens,

Mena’hem Schneerson,

Notes

(1) Rav I. A. Goldin. Voir, à son propos, les lettres n°706 et 832.
(2) 1931.
(3) Voir, à ce propos, la lettre n°832.
(4) Il s’agit de la lettre suivante.