Lettre n° 8014

Par la grâce de D.ieu,
8 Nissan 5714,
Brooklyn,

Au Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
le Rav Leïb Ha Cohen(1),

Je vous salue et vous bénis,

J’ai bien reçu votre lettre du jour de la Hilloula du Rabbi Rachab(2), avec la retranscription de vos mémoires, soit une vingtaine de pages. Vous avez bien fait de les rédiger et sans doute continuerez-vous à le faire. J’ai déjà écrit, à maintes reprises, à ce sujet, à votre frère, le Rav Raphaël Na’hman, afin de lui en souligner l’importance. Vous me demandez si cela doit être publié dans le Bitaon ‘Habad(3) ou bien dans le fascicule Pardès Ha Tamim(4). Je n’ai pas encore eu le temps de les lire et je vous répondrai sur ce point dans quelques temps, sans en faire le vœu. En tout état de cause, vous continuerez à les rédiger, comme je l’ai dit.

A l’occasion de la fête des Matsot(5), qui approche, je vous souhaite, de même qu’aux membres de votre famille, de la célébrer d’une manière cachère et joyeuse. Différents textes expliquent que les fêtes exercent leur influence sur les jours qui les suivent, jusqu’à la fête suivante. Le Likouteï Torah, de l’Admour Hazaken, l’explique également, à la Parchat Bera’ha, page 98b. Vous ressentirez donc qu’il en est bien ainsi, dans votre maison et dans votre entourage, tout au long de l’année.

Le Likouteï Torah, à cette référence évoque la soumission qui se retrouve en toutes les fêtes et que l’on doit donc révéler uniquement jusqu’à la fête suivante. Mais, une fête a également un contenu qui lui est propre et qui est conservé tout au long de l’année. C’est, en particulier, le cas pour Pessa’h, conformément au dicton de mon beau-père, le Rabbi, prononcé à Pessa’h 5703(6), selon lequel un reflet des fêtes éclaire chaque jour. Celui de Pessa’h se poursuit en permanence(7).

On peut expliquer, au moins brièvement, que Chavouot est “ le temps du don de notre Torah ”, que Soukkot représente les Mitsvot, entourant l’homme et représentées, de façon générale, par la Tsédaka, comme le précise le chapitre 5 du Tanya, ainsi qu’il est dit : “ J’ai placé Mes Paroles dans ta bouche et Je t’ai recouvert de l’ombre de Ma main ”. Enfin, Pessa’h, “ temps de notre liberté ”, introduit la foi et, selon l’expression du Zohar “ le pain de la foi ”. Certains aspects de la Torah et des Mitsvot sont soumis au temps et à l’espace. Ce n’est pas le cas de la foi, en revanche, qui est une Mitsva perpétuelle, la base de la Torah et des Mitsvot. C’est une évidence. Avec ma bénédiction pour une fête de Pessa’h cachère et joyeuse,

M. Schneerson,

Je viens de lire vos notes. Celles-ci trouveraient leur place dans le Pardès Ha Tamim plutôt que dans le Bitaon. Sans doute en poursuivez-vous la rédaction.

Notes

(1) Voir, à son sujet, la lettre n°4864.
(2) Le 2 Nissan.
(3) L’organe des jeunes de l’Association ‘Habad.
(4) L’organe des élèves de la Yechiva Tom’heï Temimim Loubavitch. Une partie de ces mémoires fut effectivement publiée dans le Bitaon ‘Habad n°13. Elles figurent également dans Chemouot Ve Sippourim, tome 2, aux pages 114 à 123 et dans le magazine Kfar ‘Habad, n°547, du 16 Mar ‘Hechvan 5753 (1992), à partir de la page 12.
(5) La fin de cette lettre est la même que celle de la lettre n°2570.
(6) 1943.
(7) Plusieurs lettres similaires furent écrites par le Rabbi. Voir, en particulier, les lettres n°2563 et 2578.