Par la grâce de D.ieu,
11 Tévet 5709(1),
A l’attention du distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
le Rav D.(2),
Je vous salue et vous bénis,
J’ai bien reçu votre lettre du 12 Kislev et je fais réponse à vos questions(3) :
A) Je réitère ma requête et vous demande de bien vouloir répondre, point par point, à mes questions, afin qu’il ne me soit pas nécessaire de les répéter.
B) S’agissant des Pisskeï Dinim(4), j’ai consulté mon beau-père, le Rabbi Chlita, qui m’a dit qu’ils doivent être imprimés là où vous vous trouvez, en deux volumes, sur le meilleur papier possible et au plus vite. Vous trouverez d’autres instructions, à ce propos, dans ma lettre du 9 Sivan 5708(5). Bien entendu, la publication de cet ouvrage s’ajoute à celle de tous les autres, qui vous ont été confiés par ailleurs.
C) A maintes reprises, j’ai attiré votre attention sur la possibilité d’envoyer ces livres par des voyageurs, ce qui peut se faire sans aucune difficulté. Bien plus, des réfugiés parviennent maintenant, en permanence, à New York, arrivant des différents camps(6). Par ailleurs, ces envois peuvent aussi être effectués par l’intermédiaire de ceux qui se rendent en France. De là, leur expédition jusqu’ici pourra être organisée par les ‘Hassidim. Ainsi, arriveront prochainement ici, en provenance de Paris, nos amis le Rav Chlomo Palmer et le Rav Chnéor Zalman Gurary. Néanmoins, pour que ces livres ne se perdent pas à Paris, vous voudrez bien les envoyer à l’adresse du grand Rav et ‘Hassid, le Rav Nissan Nemanov et lui demander d’en organiser l’envoi en fonction des instructions qui lui ont été signifiées.
D) S’agissant de votre proposition de mettre au point, avec le concours du Rav Kalmanovitch, un autre mode d’expédition, nous avons pu établir que les coûts qui en résulteraient écartent d’emblée une telle éventualité.
E) Pour ce qui est des moyens, ceux-ci sont prêts et disponibles. La difficulté essentielle réside dans leur transfert. J’ai déjà conseillé l’empressement, à maintes reprises, au Rav N. Nemanov et au Rav B. G.(7). J’espère qu’ils détermineront l’organisation qui convient.
F) Les colis qui sont envoyés par la poste seront adressés au Merkaz Le Inyaneï ‘Hinou’h, au Ma’hané Israël et aux éditions Kehot, de sorte que la poste, ici, n’estime pas le contenu de chaque envoi à plus de cent dollars. Si c’est le cas, en effet, il faudrait fournir d’autres documents.
G) A ce jour, je n’ai pas encore reçu le Likouteï Torah. Je ne comprends pas pourquoi les colis de Likouteï Torah et de Torah Or n’arrivent pas à la poste. Il sera sans doute possible, de temps à autre, d’en envoyer quelques exemplaires.
H) Légalement, les livres envoyés ici qui sont imprimés dans une autre langue que l’anglais, par exemple en Hébreu ou en Yiddish, sont exemptés de taxes. Je ne comprends donc pas quelle est la difficulté douanière à laquelle vous faites allusion dans votre lettre.
I) S’agissant de la vente d’une partie du Choul’han Arou’h, il n’y a pas lieu de le brader, car il faudrait alors vendre l’autre partie au même prix. En revanche, s’il est possible d’en vendre la totalité, à l’exception de cinquante ou cent séries qui nous seront réservées et, en tout état de cause, pas pour moins d’un Shekel et demi, il serait bon de le faire.
J) Je vous engage encore une fois à répondre à ma lettre, à me dire ce qui a déjà été envoyé et ce qui le sera par la suite. Et, vous aurez, en particulier, recours aux voyageurs, comme je le disais au paragraphe C.
K) La causerie du 19 Kislev vous sera expédiée ces prochains jours et il en sera sans doute de même pour celle du 24 Tévet. Je conclus en vous demandant instamment de recevoir bientôt une réponse détaillée et en exprimant mon espoir qu’il en sera bien ainsi,
M. Schneerson,
La poste nous a fait savoir qu’elle a reçu cent quatre-vingt-treize colis. Bien que ceux-ci soient exempts de taxes, la loi précise que, si la valeur d’un envoi dépasse cent dollars, une facture de l’expéditeur est nécessaire, de même qu’une facture consulaire, qui doit donc être certifiée par le consul américain. S’agissant de la facture de l’expéditeur, nous l’avons fait établir ici et nous vous en joignons une copie. Pour la seconde, nous avons déposé une certaine somme. S’il n’en résulte pas une confusion et des difficultés, vous vous procurerez donc une facture consulaire pour ces cent quatre-vingt-treize colis. En revanche, si cela entraîne un tracas, mieux vaut perdre le dépôt que nous avons donné ici. A l’avenir, tout envoi qui sera fait au Merkaz Le Inyaneï ‘Hinou’h, au Ma’hané ou aux éditions Kehot ne devra plus être aussi important, en une seule fois, de sorte qu’ici, il ne soit pas évalué à plus de cent dollars. De la sorte, l’établissement de ces documents ne sera plus nécessaire.
Notes
(1) 1949.
(2) Le Rav David Bravman, responsable des publications, en Allemagne. Voir, à son sujet, les lettre n°5689 et 7962.
(3) Relatives à la publication des livres. Voir, à ce propos, la lettre n°7817.
(4) Décisions hala’hiques du Tséma’h Tsédek.
(5) 1948. Il s’agit de la lettre n°369.
(6) De réfugiés, ouverts après la guerre, en Allemagne.
(7) Rav Binyamin Gorodetski.