Par la grâce de D.ieu,
veille de la fête des Matsot 5721,
Brooklyn, New York,
A l’attention du comité de la communauté séfarade de
la ville sainte de Jérusalem, puisse-t-elle être restaurée
et rebâtie, que D.ieu vous accorde longue vie,
Je vous salue et vous bénis,
J’ai reçu votre lettre avec retard, puis vos publications et je vous remercie d’avoir pensé à me les adresser. S’agissant du contenu de votre lettre, vous m’interrogez sur la question du grand rabbinat ou, plus exactement du Grand Rabbin(1), le Richon Le Tsion, même s’il semble que ce problème ne se pose plus, pour l’heure. Toutefois, il est dit que : “ vous serez quittes envers l’Eternel et envers Israël ”(2) et je préciserai donc encore une fois ma position(3), bien qu’elle ait fait l’objet d’une diffusion assez large. Elle est la suivante. En l’occurrence, il ne s’agit en aucune façon d’une question de personne, mais bien d’un principe. De ce fait, la question concerne non seulement nos frères, les enfants d’Israël, se trouvant en notre Terre Sainte, puisse-t-elle être restaurée et rebâtie, mais aussi tous les Juifs, partout où ils se trouvent. L’honneur du rabbinat est en cause, qui est, bien sûr, celui de la Torah. L’interrogation qu’il convient de formuler, d’après notre Torah, Torah de vie, est donc la suivante : est-il envisageable d’écarter un Rav de ses fonctions sacrées, surtout à l’initiative d’une commission dont de nombreux membres sont totalement étrangers à la pratique juive ? La position du Choul’han Arou’h, en la matière, est très simple et très claire. Elle rejette totalement une telle éventualité. Ceci répond, en outre, à la question sur l’élection de tel Rav ou de tel autre pour lui succéder(4).
Vous soulevez l’objection suivante : si une telle commission ne peut pas écarter un Rav de ses fonctions, comment dire que celui-ci doit occuper son poste pour la durée d’un certain mandat et que cette commission devra ensuite organiser des élections ? Concrètement, une telle interrogation ne peut pas remettre en cause la Hala’ha, surtout quand elle concerne l’honneur de la Torah. Si l’on a agi à l’encontre du Choul’han Arou’h, de par le passé et si l’on proclame que l’on continuera à le faire, à l’avenir, on ne transforme pas pour autant la faute commise en Mitsva. Je vous adresse mes respects, ma bénédiction pour une fête de Pessa’h cachère et joyeuse, pour une liberation véritable des entraves et des barrières, de tout ce qui fait obstacle au service de D.ieu dans la joie et l’enthousiasme,
Notes
(1) Séfarade d’Israël.
(2) Il ne convient donc pas de laisser planer le doute.
(3) Voir, à ce sujet, la lettre n°7474.
(4) Puisqu’il ne doit pas quitter ses fonctions. Le problème de sa succession ne se pose donc pas.