[13 Mena’hem Av 5719]
A) J’ai reçu, avec effroi, une lettre me décrivant la réunion ‘hassidique qui a eu lieu à la synagogue et à laquelle vous avez vous-même participé. On m’a rapporté votre manière de vous exprimer et les expressions que vous avez employées à propos de telle et telle personnes.
B) Il est inutile de rappeler à quel point nos maîtres, dont le mérite nous protégera, ont fait don de leur propre personne pour diffuser les sources(1) à l’extérieur. Ils ont insisté non seulement sur “ les sources ”, mais aussi sur “ l’extérieur ”. Vous pouvez en déduire à quel point est totalement exclue toute démarche qui va à l’encontre de cette diffusion ou même qui lutte contre elle. Il est inutile de rappeler que le recours à des expression impropres, en n’importe quel endroit, même si aucun des participants n’est à l’affût d’une carence, n’en est pas moins une parole prononcée en public, ce qui constitue une immense responsabilité. Combien plus en est-il ainsi quand il y a, parmi les participants, des personnes qui ne considèrent pas la ‘Hassidout et ce qui la concerne d’un œil favorable. Or, la diffusion des sources est une injonction de nos maîtres, c’est-à-dire un précepte de la Torah. En cas de doute, on doit donc toujours adopter l’attitude la plus rigoriste. Bien plus, cette diffusion est un moyen de sauver des âmes juives, qui se trouvent en situation de danger. Plus encore, lors de cette réunion, cela était une certitude, sans le moindre doute.
C) Certains prononcent de telles expressions quand ils ont bu de l’alcool, plus que de mesure. Là encore, je n’en vois pas l’utilité. Bien au contraire, selon, plusieurs causeries de mon beau-père, le Rabbi, une telle pratique est détestable, pour ne pas dire plus.
D) Je ne sais pas si j’aurais écrit tout cela, s’il s’était agi uniquement du passé. Mais, j’ai bien peur qu’il en soit de même à l’avenir et j’exprime donc mon avis, clairement et sans ambiguïté. Le recours à de telles expressions est interdit par la Torah, comme le tranche l’Admour Hazaken, dans le Ora’h ‘Haïm, chapitre 156, aux paragraphes 10 et 11, de même qu’à la fin de ses lois de la tromperie, au paragraphe 25. Mais, plus encore, il va, en outre, à l’encontre de l’œuvre de nos maîtres. Et, si la prise d’alcool peut avoir une telle conséquence, il faut s’en écarter, chaque fois qu’un tel risque existe.
E) Bien entendu, vous avez le droit, et même encore plus que cela(2), de publier ce qui vient d’être dit, d’autant que je suis moi-même en cause, puisque c’est moi qui ai reçu cette lettre de protestation(3), me soulignant d’emblée que ces paroles ont été prononcées par celui que j’ai choisi pour être mon émissaire dans ce pays, par une mission que je lui ai spécifiquement confiée.
F) Il est clair également que je ne vous en veux pas, que je ne suis pas en colère contre vous. Je ne fais ici que confesser mon erreur. Je pensais que vous feriez tout ce qui est en votre pouvoir pour vous conformer à la mission, telle que je la comprends, par les moyens qui permettent de l’assumer. Il semble, au moins pour ce qui est de ces moyens, que mon erreur ait été totale.
En un moment propice, je mentionnerai votre nom près du saint tombeau de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, afin que vous connaissiez la réussite, conformément à ce que vous m’écrivez. Puisse D.ieu faire que vous me donniez de bonnes nouvelles de tout cela. Avec ma bénédiction,
Notes
(1) De la ‘Hassidout.
(2) L’obligation.
(3) Dont il est question au début de la présente.