Par la grâce de D.ieu,
11 Mena’hem Av 5710,
A monsieur Barou’h Levitin(1),
Je vous salue et vous bénis,
J’ai bien reçu votre lettre de la veille du Chabbat Parchat Devarim, à laquelle était joint un chèque pour le Merkaz Leïnyaneï ‘Hinou’h. Vous trouverez ci-joint un reçu.
Vous me dites que vous vouliez écrire une lettre beaucoup plus longue, mais que vous y avez renoncé, du fait de mes nombreuses occupations. Vous devez savoir que je suis toujours satisfait de recevoir de longues lettres, que je les lis avec toute l’attention requise. En revanche, ma charge de travail peut retarder ma réponse et je voudrais que l’on ne m’en tienne pas rigueur. Je pense que ce sera effectivement le cas, pour ce qui vous concerne.
Pour faire suite à mon précédent courrier(2), qui évoquait l’action envers son prochain, je voudrais ajouter quelques lignes à propos de l’effort que chacun peut et doit introduire, pour ce qui le concerne personnellement. Car, selon l’expression de mon beau-père, le Rabbi, qui apparaît, à différentes reprises, dans ses causeries, "il faut agir sur l’autre, sans pour autant oublier sa propre personne".
Le mauvais penchant est rusé. Il s’adresse donc à chacun en fonction de sa nature propre. Lorsqu’il voit que quelqu’un est attiré par l’action communautaire, le "social work", il lui dira: "Pourquoi t’occuper de toi-même? N’est-il pas plus important de sauver des vies humaines? Et, si tu es capable de rapprocher les autres de la pratique, pourquoi devrais-tu te préoccuper de la tienne?".
Le Rabbi souligne donc qu’il ne faut pas se laisser convaincre par l’argument de celui qui est rusé. On doit s’assurer que chaque action que l’on entreprend est bien conforme à la Torah et aux Mitsvot, comme la ‘Hassidout les définit.
De façon générale, l’effort sur soi-même consiste en trois points, la Torah, la prière et les bonnes actions. Dans chacun de ces domaines, l’effort est nécessaire et, tant qu’il n’est pas investi, on ne peut être considéré comme ayant servi D.ieu comme on aurait dû le faire.
Le Tanya souligne, au chapitre 15, que l’homme luttant contre son mauvais penchant, doit se renforcer, bien au delà de ce que sa nature lui permet. C’est alors qu’il est défini comme quelqu’un qui sert D.ieu.
Chacun doit établir objectivement dans quelle mesure il est engagé dans ce combat sans merci, comme l’explique longuement le chapitre 30 du Tanya.
J’espère que vous ne m’en voudrez pas d’être aussi direct dans mes propos. J’attends de vous de bonnes nouvelles, dans vos efforts envers vous-même et envers les autres.
En vous souhaitant tout le bien et en vous adressant ma bénédiction, ainsi qu’à tous les membres de votre famille,
Mena’hem Schneerson,
Notes
(1) Voir, à son propos, la lettre n°475.
(2) La lettre n°643.