Lettre n° 6654

Par la grâce de D.ieu,
21 Tévet 5719,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre de ce dimanche. J’y ai lu avec plaisir que vous avez pris part à la réunion ‘hassidique, au jour lumineux du 19 Kislev, Roch Hachana de l’enseignement de la ‘Hassidout et des voies ‘hassidiques. D.ieu fasse que s’accomplisse en vous ce qui est le but de chaque réunion, c’est-à-dire qu’elle agisse et que sa trace soit conservée pendant les jours, les semaines, les mois qui suivent, jusque dans l’action concrète, ainsi qu’il est dit : “ craindre D.ieu et garder Ses Mitsvot sont toute la finalité de l’homme ”.

Vous me demandez comment renforcer la prière. La Hala’ha, tranchée par le Choul’han Arou’h, Ora’h ‘Haïm, chapitre 98, au paragraphe 2 et par le Ramah, précise qu’avant de prier, soit trois fois par jour, il est nécessaire de méditer à la grandeur de D.ieu et à la petitesse de l’homme, même si, bien évidemment, la nature de cette réflexion n’est pas la même avant la prière du matin, qui introduit la journée et qui est longue, ou bien avant celle de Min’ha et Arvit. Pour la même raison, les Pessoukeï de Zimra(1) sont longs, le matin. En outre, il convient de prier avec un Sidour. Et, si le programme de la Yechiva ne permet pas une méditation quotidienne à la signification de tous les mots, il serait judicieux et bon de réfléchir, chaque jour, au moins à un passage, à un verset qui, bien sûr, sera, à chaque fois, différent. De la sorte, au bout d’un certain temps, vous aurez médité à tous les passages, à toutes les parties de la prière(2). Nos Sages nous ont également ordonné de prélever de la Tsédaka, avant la prière, ainsi qu’il est dit “ dans la droiture, je verrai Ta face ”, ce qui veut dire que, grâce à la droiture, Tsédek, “ je verrai Ta face ”.

Comme l’expliquent différents livres, le respect de l’immersion rituelle d’Ezra(3) est très important et il a une influence directe sur la prière et sur son niveau. Même si, selon la stricte mesure de la Loi, cette immersion a été supprimée(4), Rav Haï Gaon, le dernier des Gaonim, mais le premier par sa qualité, précise qu’il en est ainsi pour la Torah, c’est-à-dire pour son étude, mais non pour la prière, comme l’explique aussi Rabbénou Yona sur le Rif, au troisième chapitre du traité Bera’hot, qui conclut : “ Même si la Hala’ha ne retient pas ici une obligation, tous s’accordent pour dire que la prière est plus aisément reçue après une immersion rituelle ”. Les livres de la Kabbala, de la ‘Hassidout et même du Moussar expliquent tout cela longuement.

Vous avez sûrement connaissance des études qui portent sur le ‘Houmach, les Tehilim et le Tanya. Vous les avez adoptées ou, tout au moins, le ferez-vous à l’avenir. Puisse D.ieu faire que vous me donniez de bonnes nouvelles de tout cela. Avec ma bénédiction,

Notes

(1) Les passages précédant les bénédictions du Chema, qui doivent inviter à la réflexion.
(2) Voir, à ce sujet, la lettre n°6628.
(3) Après chaque relation conjugale et, par extension, chaque jour.
(4) Elle n’est plus une obligation.