Lettre n° 65

Par la grâce de D.ieu,
Jeudi 11 Adar II A notre ami, remarquable jeune homme,
le Rav Mena'hem Zeev(1),

Je vous salue et vous bénis,

Je réponds à vos lettres et vous demande de m'excuser pour mon retard. J'étais, en effet, occupé à la réalisation du calendrier pour les 'Hassidim 'Habad, qui doit paraître ces jours-ci.

A) Il y a déjà quelques temps, nous vous avons écrit à propos de la fondation du Beth Rivka et je suis très surpris que cette question soit passée sous silence. Notre ami, le Rachal(2) ne nous a pas donné une raison valable, justifiant le retard considérable qui a été pris. Or, chaque jour qui passe cause une perte irréparable.

Combien de petites filles et de jeunes filles auraient pu, dans l'intervalle, commencer elles-mêmes à pratiquer la Torah et les Mitsvot et guider les autres dans la bonne direction? La bonne éducation dispensée par Beth Rivka a fait la preuve de la modification du comportement qu'elle induit. Et, la 'Hassidout établit que, si une seule fille prononce, grâce à cette éducation, une bénédiction de plus par rapport à son habitude, celle-ci s'est, de la sorte, unie profondément à la Volonté de D.ieu. Or, là-haut, une telle union est éternelle.

Certes, on peut se demander pourquoi il en est ainsi, mais l'Admour Hazaken porte témoignage que c'est bien le cas et la Hala'ha stipule qu'un homme doit considérer qu'il se trouve, de même que le monde entier, sur une balance en équilibre qu'une seule action peut faire pencher du bon côté. Pourquoi donc retarder tout cela?

Mon but n'est en aucune manière de vous faire de la morale et des reproches, ce qu'à D.ieu ne plaise. Je suis, néanmoins, très surpris de votre manière d'aborder ce problème. J'en parle donc dans une lettre qui vous est adressée, car c'est vous qui m'avez posé la question au nom de tous les anciens élèves de la Yechiva.

B) Vous voudrez bien me faire savoir quelle décision a finalement été prise à propos du jeune homme de Vancouver(3). Je pourrais, à ce propos, renouveler la remarque faite au paragraphe précédent. Subvenir aux besoins d'un jeune homme est donc un problème si ardu que vous ne trouviez pas le moyen de le résoudre?

C) Vos instructions sur l'envoi des paquets sont parvenues tardivement et elles seront prises en compte à l'avenir.

D) Votre demande a été envoyée au périodique Hakrya Vehakedoucha et l'argent lui a été transmis en son temps. Votre requête au Rav A. P.(4) lui est également parvenue. Il est sûrement inutile de vous expliquer l'importance de payer vos dettes. En effet, le manque d'argent bloque actuellement plusieurs publications.

E) Je vous demande instamment de poursuivre la rédaction des mémoires et de me restituer le compte rendu que je vous ai adressé pour en faire une copie.

F) Comment s'est passée la diffusion des conversations avec les jeunes dans les écoles secondaires?

Je conclurai en évoquant la pratique de la présente période, la Mitsva du demi Shekel. Il est dit que le riche ne donne pas plus et le pauvre, pas moins. Et le traité Meguila souligne que, par cette Mitsva, les Juifs parvinrent à contrebalancer les pièces que Haman offrait en échange de leur vie. Lui-même voulait exterminer tous les Juifs, sans aucune distinction et ceux-ci furent sauvés parce qu'ils étaient prêts à offrir leur vie pour D.ieu. De ce point de vue, tous les Juifs, y compris le plus simple, sont, en effet, identiques. Par rapport à Lui, tous sont insignifiants.

Puisse D.ieu nous faire mériter, très bientôt et de nos jours, la venue de notre juste Machia'h, qui viendra lorsque l'on ne pensera pas à lui. Alors, se révélera la partie cachée du coeur, par rapport à laquelle tous sont identiques, du plus grand au plus petit.

Avec ma bénédiction de Techouva immédiate, délivrance immédiate,

Rav Mena'hem Schneerson,
Directeur du comité exécutif,

Notes

(1) Gringlass, de Montréal.
(2) Le Rav Chmouel Levitin, qui revenait d'une visite à Montréal.
(3) Voir la lettre n°51.
(4) Le Rav Avraham Pariz.