Par la grâce de D.ieu,
9 Chevat 5718,
Brooklyn,
Au grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
est issu d’une illustre famille, le Rav Yaakov(1),
Je vous salue et vous bénis,
J’ai reçu avec plaisir, en son temps, le Sidour que vous avez publié, le livre de prières Tselota de Avraham, tome 1, avec des remarques et des notes, présentant des références sur la prière et ses coutumes. J’y ai trouvé un immense réservoir d’explications, sur ce sujet. Or, nos Sages, dans le traité Bera’hot 6b, définissent la prière comme un accomplissement d’une immense valeur. On peut en déduire l’importance de chaque détail qui la constitue. Bien plus, Rachi, commentant l’expression “ accomplissement d’une immense valeur ” souligne que celui-ci reçoit, en outre, l’élévation. C’est pour cela que les tous premiers Sages faisaient très attention à chaque point de la prière, à chaque mot. Le Tour, au chapitre 113, souligne que : “ ils pesaient et comptaient chaque mot des prières et des bénédictions ”.
Comme vous le savez également, l’Admour Hazaken, auteur du Tanya et du Choul’han Arou’h, considérait comme un mérite particulier le fait d’avoir établi et arrêté le texte de la prière, dans son Sidour. Et, les ‘Hassidim racontent qu’en le rédigeant, il avait, posés devant lui, soixante rituels, dont il établit une synthèse(2). Or, il est encore plus important de citer les références de la prière, à notre époque, car, si le traité Bera’hot constate qu’à l’époque, on négligeait la prière, combien plus cette négligence est-elle importante, en notre génération orpheline et parfois, elle prend même de telles proportions que n’importe qui se prétend capable d’établir le texte de la prière comme il l’entend, d’en changer la formulation, de le raccourcir, d’en omettre des passages et, en outre, d’y introduire des prières nouvelles, que nos ancêtres et les ancêtres de nos ancêtres n’ont même pas imaginées.
Le verset (Kohélet 5, 1) met en garde, d’une manière claire et tranchée : “ Que ta bouche ne se hâte pas, que ton cœur ne se dépêche pas de prononcer une parole devant D.ieu ”. Et, vous consulterez la longue explication que donne, à ce sujet, Rabbi Avraham Ibn Ezra. En outre, Rabbi ‘Haïm Vital a précisé, au début du Péri Ets ‘Haïm, Porte 1, au nom de son maître, le Ari Zal, que l’on doit autoriser uniquement les chants et les cantiques “ basés sur la vérité. A l’opposé, les derniers, qui n’ont pas connaissance de la Kabbala, ne savent pas ce qu’ils disent et ils se trompent dans leur propos tenus sans connaissance ”.
Du fait de la valeur et de l’importance de cette réalisation, j’ai formulé quelques notes, que vous trouverez en bas de page. J’espère que de nombreuses personnes introduiront votre Sidour chez eux, le consulteront et parviendront au but recherché, c’est-à-dire à réfléchir à la grandeur de D.ieu et à la petitesse de l’homme avant la prière, ainsi qu’il est dit : “ Quand vous priez, sachez devant Qui vous vous tenez ”. Et, la Hala’ha tranche que l’on doit méditer avant la prière, au moins trois fois par jour dans la semaine et quatre, le Chabbat et les fêtes. Ainsi, on ôtera de son cœur tous les plaisirs des hommes, comme le précise le Choul’han Arou’h, Ora’h ‘Haïm, au début du chapitre 98. Ce principe est basé sur la Michna, selon laquelle : “ On ne commence à prier que…(3) ”. De cette façon, il est certain que le moment de la prière et la prière proprement dite seront conformes à ce qu’ils doivent être et, d’après le commentaire de Rachi précédemment cité, ils connaîtront l’élévation.
Avec mes respects et ma bénédiction,
Notes :
Au début, page 14a, lois 1, Talith Katan : “ On dit la bénédiction sur les Tsitsit avant de les mettre ”. Bien entendu, s’agissant de la Hala’ha, en général et de celle qui est tranchée par le Sidour, en particulier, il convient, dans la pratique concrète, d’adopter la dernière conclusion.
Or, à notre époque, il est particulièrement rare de trancher la Loi de cette façon. En effet, le Talith Katan doit avoir la taille requise, faute de quoi, en le mettant, on réciterait une bénédiction inutile, avec toute la gravité qui en résulte, comme le dit le Sidour, un peu plus loin, en passant et plus précisément dans la partie réservée à ceux qui approfondissent leur analyse, à la page 24b. Du fait de nos multiples fautes, nombreux sont ceux qui portent un Talith Katan n’ayant pas les dimensions requises et, en tout état de cause, il a déjà été dit qu’en récitant la bénédiction du grand Talith, on doit penser que celle-ci porte également sur le petit. C’est bien ce que l’on fait, même si l’on porte un Talith Katan ayant la mesure requise.
En conséquence, ceux qui ont un Talith Katan n’ayant pas la mesure requise et, a fortiori, ceux qui n’en portent pas du tout écouteront la bénédiction récitée par celui qui met un grand Talith. Les derniers Décisionnaires expliquent tout cela dans le Choul’han Arou’h, Ora’h ‘Haïm, chapitres 8, 16 et 17. Ce point ne sera pas développé ici.
Fin de l’introduction, page 41b : Il faut parler ici de “ quatre Téfa’h ”, alors que le commentaire dit : “ un peu plus de quatre Téfa’h ”. C’est ce que précise le Sidour du Ari Zal édité par le Rav Ch. de Rachkov. Vous verrez également le Péri Ets ‘Haïm, porte de la fête de Soukkot, chapitre 3 et porte des Kavanot, à propos de Soukkot, quatrième partie, concernant une bande large de quatre Téfa’h.
A ce sujet, vous citez, dans le commentaire, ce qui est dit dans le Sidour du Ari Zal : “ La matière levée selon la taille d’une olive ”. Vous consulterez, à ce sujet, le Chaar Ha Collel sur le Sidour, de mon grand-père, le Rav A. D. Lawot, porte 48, chapitre 2. Celui-ci cite également les responsa Héchiv Moché. Et, vous verrez aussi la réponse du ‘Hatam Sofer dans la partie Ora’h ‘Haïm, au chapitre 16.
Début du Sidour, page 1 : Il est dit que : “ Tu m’as restitué mon âme ”, conformément au texte de la bénédiction : “ Il restitue les âmes ”. On peut justifier cette bénédiction, au sens simple, par la nécessité de rappeler la création originelle : “ Il insuffla dans ses narines une âme de vie ”.
Vous m’interrogez sur la formulation du verset : “ En Ta main, je dépose mon esprit ”. Vous consulterez, à ce sujet, la porte des Kavanot, commentaires de la nuit, chapitre 10, qui explique pourquoi il est ici question d’esprit et non d’âme.
Fin du Sidour, page 448, Roch ‘Hodech : On cite les exceptions, concernant les jeûnes(4). Il faut ajouter à cela le 1er Tichri, Roch Hachana. Vous consulterez le Tsafnat Paanéa’h, du Gaon de Ragatchov, seconde édition, page 142b.
Même référence : L’interdiction de travailler, pendant le Roch ‘Hodech, est citée dans le testament de Rabbi Yehouda le ‘Hassid, qui demande de ne pas se couper les cheveux et les ongles, en ce jour. Il faut déterminer s’il s’agit d’une interdiction formelle ou bien d’une pratique que l’on écarte du fait du danger, auquel cas il n’y aurait pas d’interdiction intrinsèque de travailler. Le commentaire du Damessek Eliézer pose cette question. De même, selon un avis, on ne peut pas se couper les cheveux dans la seconde moitié de la journée, selon le Sidour du Ari Zal, son Choul’han Arou’h et le Péri Ets ‘Haïm.
Notes
(1) Le Rav Y. Werdiger.
(2) Voir, à ce propos, la lettre n°5675.
(3) Lorsqu’on a la tête lourde, c’est-à-dire, selon le commentaire de Rachi, avec humilité.
(4) Le Roch ‘Hodech Nissan et le Roch ‘Hodech Mena’hem Av.