Par la grâce de D.ieu,
3 Kislev 5718,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Vous me demandez si vous devez rechercher un parti pour votre fils. Dans ce domaine comme dans les autres, il ne convient pas de troubler son fils ou sa fille tant que ne s’est pas présentée une proposition précise et concrète. En effet, à quoi bon lui faire savoir que l’on a conçu un tel projet, alors qu’il n’y a encore rien de tangible ? En outre, ceci dépend, au moins pour partie, de sa propre situation.
Vous me précisez pour quelle raison le mariage de votre second fils a été différé. En effet, il a des dettes, bien que la famille de la fiancée considère, pour sa part, que cette situation ne pose pas problème. Vous ne savez donc que faire, en la matière.
Tout cela est étonnant et surprenant. Vous connaissez l’affirmation de nos Sages, commentée par le Likouteï Torah, à la fin de la Parchat Bera’ha, selon laquelle on accorde la subsistance à un Juif pour son épouse. Peut-être est-il donc gêné précisément parce qu’il n’est pas marié. Quant à l’argument selon lequel il ne dispose pas de vêtements convenables, vous conviendrez qu’il est ridicule, dans un domaine aussi important que le mariage, conditionnant toute la vie. Et, même s’il était certain que quelques personnes se moquent, le début des quatre parties du Choul’han Arou’h souligne bien que : “ on ne s’affectera pas des moqueurs ”.
Bien plus, en l’occurrence, ce n’est qu’une impression. Personne ne se moque de cela, pas même aux Etats-Unis, réputés dans le monde entier pour la place prépondérante que l’on y accorde à l’argent. De nombreux Juifs, ici, y compris parmi ceux qui n’ont pas reçu leur éducation dans un foyer ‘hassidique ou bien auprès d’anciens élèves de la Yechiva Loubavitch, se marient dans l’intention de fréquenter ensuite le Collel pendant plusieurs années, avec l’accord des deux époux, même s’il en résulte un train de vie serré.
Je suis surpris que, sur un point aussi évident, une question doive être posée sur un autre continent et, quand on obtient une réponse, il n’est pas certain que celle-ci exerce son effet et soit utile. En outre, il est encore plus étonnant de constater que les parents, semble-t-il, acceptent cette argumentation, pas moins que le fils. Qui l’eut cru ? Vous me demandez également pourquoi se presser. Là encore, cela est très surprenant, au delà même de ce qui a été dit au préalable. En effet, chacun connaît sa propre situation et l’on sait ce que nos Sages disent, à ce propos. C’est une évidence.
Puisse D.ieu faire que vous me donniez de bonnes nouvelles de tout cela et que ces nouvelles soient dans l’esprit de la ‘Hassidout.
Avec ma bénédiction,
M. Schneerson,