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J’ai été horrifié, hier, quand votre frère m’a raconté, dans le courant de la discussion, que votre père vous a acheté une place afin de voyager sur un bateau dont l’équipage est juif(1) et qui poursuit son chemin pendant le saint Chabbat, ce qui constitue, malheureusement, une transgression du jour sacré de la part de centaines de Juifs et, en outre, une profanation du Nom de D.ieu, pour tout le peuple d’Israël. En effet, on proclame que ce bateau et son bénéfice, qui inclut les livres(2) versées par votre père, profitent à tout le peuple juif. Et, l’on paye ces livres dans le but de transgresser des travaux présentés par la Torah comme interdits pendant le Chabbat et que des Juifs effectuent avec les machines du bateau, au vu de tous. Néanmoins, certains n’ont aucune connaissance du fonctionnement actuel des bateaux. Ils prétendent donc le contraire de la réalité, telle qu’on peut l’observer de ses yeux et disent que l’on ne transgresse pas le Chabbat, à leur bord, quand ils poursuivent leur route en ce jour.
Naturellement, j’ai dit tout cela à votre frère, bien que je n’ai pas vu l’utilité de lui souligner la responsabilité de votre père, qui vous a adressé ce billet. Néanmoins, vous vous trouvez à proximité de votre père et vous êtes tenu de l’honorer. De ce fait, avec tout le respect nécessaire, comme le veut notre Torah, vous devez lui expliquer ce qui vient d’être dit et l’empêcher d’agir de la sorte, à l’avenir.
Bien entendu, je suis informé de ce que l’on dit, du fait que tel Rav aurait donné une permission, en la matière. Mais, comme vous le savez, le Roch explique, au traité Baba Kama, chapitre 4, paragraphe 4, que la Hala’ha est tranchée comme Rav, pour une interdiction et comme Chmouel pour un problème financier. En effet, Chmouel se consacra aux problèmes financiers plus que Rav. La Hala’ha retient donc son avis, dans ce domaine. Or, tous ceux dont ont dit qu’ils permettent une telle pratique, en leur demandant de bien vouloir m’excuser et sans vouloir leur manquer de respect, n’ont, semble-t-il, aucune connaissance du fonctionnement des machines, à l’heure actuelle. Ils s’en remettent donc aux témoignages qui leur ont été rapportés. Et, l’on peut voir le tort qui en découle.
Notes
(1) Voir, à ce sujet, la lettre n°5534.
(2) Israéliennes.