Lettre n° 5361

Par la grâce de D.ieu,
11 Nissan 5717,
Brooklyn, New York,

Je vous salue et vous bénis,

A l’occasion de la fête des Matsot, temps de notre liberté, qui approche, pour nous et pour tout Israël, pour le bien, je vous adresse ma bénédiction pour une fête cachère et joyeuse, pour une liberté véritable, pour vous défaire des tracas matériels et spirituels, de tout ce qui empêche de servir D.ieu avec joie et enthousiasme.

Et, vous conserverez cette liberté et cette joie tout au long de l’année.

Bien plus, le service de D.ieu, comme nous l’ordonne notre Torah, Torah de vie, s’applique à tout ce qui concerne l’homme, pendant toute la durée de la journée et de la nuit, ainsi qu’il est dit : “ En toutes tes voies, reconnais-Le ”.

Avec ma bénédiction, à l’occasion de la fête,

M. Schneerson,

D’après les rumeurs parvenant jusqu’ici, il semblerait que vous vous soyez retiré, depuis très longtemps, de l’activité communautaire, dont vous aviez auparavant l’habitude, en plus de l’édition de livres. Vous comprendrez que je sois surpris et peiné de tout cela. Pensez-vous vraiment que ce moment soit propice pour fuir le combat ? Ou bien considérez-vous que la génération ait suffisamment de mérite ? Vous dites-vous qu’une action fructueuse n’est pas envisageable, à l’heure actuelle, qu’on ne peut pas mener campagne pour la crainte de D.ieu, la Torah et les Mitsvot ?

La pratique concrète fait la preuve que ce n’est nullement le cas. En outre, qui d’entre nous sonde les cœurs juifs et peut avoir la conviction, ce qu’à D.ieu ne plaise, qu’ils n’écouteront pas celui qui leur fait des remontrances en se basant sur la Torah, même s’il s’adresse à eux matin et soir, ainsi qu’il est dit : “ fais des reproches à ton prochain ”, “ cent fois s’il le faut ”, avec des paroles émanant du cœur ? Ce qui est bien clair, en tout état de cause, c’est que l’inactivité ne permettra pas d’améliorer la situation du Judaïsme, de la Torah et des Mitsvot.

Il y eut une situation dramatique et terrible, à l’époque de Yé’hezkel, comme le décrivent les chapitres 8 et 9 de son livre, dont il n’y eut pas l’équivalent, depuis la période des membres de la Grande Assemblée. Malgré cela, on connaît aussi le récit fait par nos Sages, au traité Chabbat 55a et une réflexion sommaire, à propos de ce récit, suffit à un Juif pour que les cheveux se dressent sur sa tête.

Peut-être la présente formulation n’est-elle pas suffisamment diplomatique ou polie, mais il est clair que ces mots acérés ne suffisent pas du tout, compte tenu de la gravité et de l’étroitesse de la situation dans laquelle les Juifs se trouvent, en différents endroits.