Par la grâce de D.ieu,
1er jour de Roch ‘Hodech
Adar Richon 5717,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre, dans laquelle vous me dites que vous ne parvenez pas à trouver la quiétude morale.
Différents textes expliquent que ces sentiments sont suggérés par “ l’autre côté ”, ce qui veut dire qu’ils ne se trouvent pas au fond de l’âme, mais proviennent de l’extérieur de celle-ci. Il en résulte que l’homme peut s’en défaire et les supprimer totalement.
Certes, toutes les personnes et toutes les situations ne sont pas identiques, de ce point de vue. Le temps nécessaire pour y parvenir n’est pas le même non plus. La solution judicieuse et le point commun à toutes les manières d’agir consistent donc à méditer au fait que chacun d’entre nous est un élément de la société, de l’environnement, que l’on ne peut donc pas se contenter de recevoir et que l’on doit également donner. Plus exactement, on doit essentiellement donner et accessoirement recevoir.
L’aspect dominant de l’homme est son âme, son esprit et non son corps, sa matière. L’influence qu’il accorde à son environnement doit donc, avant tout, être morale. Il doit lui apporter le souffle de vie de notre Torah, Torah de vie, qui est à la fois la perfection de la spiritualité et la vitalité du corps et de la matière, y compris en son état le plus bas et le plus grossier.
Nos Sages soulignent, dans le traité Chabbat 88b, que la Torah fut donnée précisément à ceux qui ont un mauvais penchant, qui se trouvaient en Egypte, abomination de la terre et non aux anges du service divin. En effet, telle est bien la finalité de la création de l’homme.
Cet homme est donc assuré de connaître la réussite, en la matière, pourvu qu’il consente l’effort nécessaire, qu’il ne se décourage pas quand il affronte des difficultés ou s’aperçoit qu’il n’a pas connu une réussite pleine et entière dès la première fois. Il essaiera alors une seconde fois, puis une troisième. Au final, il connaîtra le succès.
Si l’on se concentre profondément, selon l’expression de l’Admour Hazaken, sur la réalisation de cette mission, on révèlera des horizons plus larges, des accomplissement d’une grande élévation et l’on décuplera sa satisfaction morale en observant que l’on a reçu, sur cette terre, un objectif aussi primordial.
Bien plus, on en tire également un contenu profond pour les préoccupations personnelles des membres de sa famille et pour les siennes propres. Et, c’est en associant tout cela à la fois que l’on connaîtra la réussite, que l’on mènera à bien la mission confiée et que l’on révélera le fruit de son effort, en renforçant l’esprit, par rapport à la matière, la spiritualité par rapport à la matérialité, l’âme par rapport au corps, la parcelle divine que l’on porte en soi par rapport à tout ce qui l’entoure.
Cette analyse pourrait être largement développée, surtout en fonction de l’environnement de chacun, de ses aptitudes et de l’éducation qu’il a reçue. Mais, comme je le disais, ceci est le point commun à tous.
J’ai bon espoir que, pour quelqu’un comme vous, ce qui vient d’être dit sera un point de départ, que vous développerez en fonction de votre milieu et de ce qui vous concerne. J’attends de vos bonnes nouvelles.
Avec ma bénédiction,