Lettre n° 4967

Par la grâce de D.ieu,
24 Kislev 5717,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre de l’issue de ce Chabbat, qui faisait suite à une interruption particulièrement longue :

A) Vous faites référence à la lumière électrique, pendant le Chabbat, en Terre Sainte(1). Vous évoquez également l’ouverture d’une boîte de conserve, pendant le Chabbat.

Les périodiques rabbiniques de ces dernières années traitent de ces sujets, y compris, me semble-t-il, ceux qui paraissent en Terre Sainte. Et, l’on connaît les conceptions, les coutumes, en la matière, des différents cercles qui se trouvent en Erets Israël.

B) Vous m’interrogez sur une lettre(2) adressée à quelqu’un, dans laquelle il est dit qu’une Mitsva que l’on ne peut pas charger quelqu’un d’autre d’accomplir repousse l’étude de la Torah, comme le précise le Talmud, au traité Moéd Katan. Vous reproduisez ce que vous avez trouvé, à ce sujet, dans un livre citant l’Admour Hazaken(3).

Je suis surpris que vous reproduisiez ce livre, car les lois de l’Admour Hazaken ont connu plusieurs éditions. Il semble que ce texte se fonde sur ce qui y est dit, au chapitre 3, dans le Kountrass A’haron, au paragraphe “ Voici la différence ”.

Il est encore plus étonnant que vous acceptiez l’interprétation des propos de l’Admour Hazaken par cet ouvrage, selon lequel la Mitsva de connaître la Torah repousserait une Injonction, même s’il n’est pas possible de charger quelqu’un d’autre de la mettre en pratique.

Je ne sais comment considérer cette explication. Si elle était exacte, on serait dispensé de porter les Tefillin, de construire une Soukka, de prendre le Loulav, ce qui va à l’encontre du Talmud Babli, du Yerouchalmi et du comportement quotidien. Or, il suffit de consulter ce chapitre 3 pour comprendre ce que dit l’Admour Hazaken, faisant une distinction entre une interruption passagère et celle qui est définitive, avec d’autres points qui ne seront pas détaillés ici.

C) Vous précisez les raisons qui vous ont conduit à cesser d’étudier notre Torah, Torah de vie(4). Comme notre génération est à plaindre, qui interprète les événements au contraire de ce qu’ils sont ! Car si, de tout temps, il a été nécessaire d’étudier la dimension profonde de la Torah, combien plus doit le faire celui qui éprouve les craintes dont vous faites état !

Vous prétextez l’éloignement(5), mais celui-ci ne vous empêche pas d’étudier là où vous vous trouvez. De plus, je présume que vous n’êtes pas enfermé chez vous, tout au long de la semaine. Il vous arrive de sortir, pour une raison quelconque. Or, si vous le faites pour un acte permis, combien plus devez-vous en faire de même pour ce qui concerne notre Torah et son luminaire(6). C’est une évidence.

Je vous adresse ma bénédiction afin de donner de bonnes nouvelles. Puisse D.ieu faire qu’il s’agisse d’un bien tangible et véritable, sur lequel le mal n’aura aucune prise, car vous serez lié à l’arbre de vie(6), comme l’explique Iguéret Ha Kodech, de l’Admour Hazaken, au chapitre 26.

Notes

(1) Voir, à ce sujet, la lettre n°4963.
(2) Du Rabbi, adressée à quelqu’un d’autre.
(3) Semblant contredire ce que le Rabbi disait dans cette lettre.
(4) Vraisemblablement la ‘Hassidout.
(5) De l’endroit où se trouvent les ‘Hassidim.
(6) La ‘Hassidout.