Lettre n° 4946

Par la grâce de D.ieu,
16 Kislev 5717,
Brooklyn,

Au grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu
aux multiples accomplissements et aux bons
comportements, le Rav Yossef Elyahou(1),

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre relative à la lecture du Kaddish, qui faisait suite au courrier que je vous ai adressé à ce sujet(2).

A) L’affirmation selon laquelle le Kaddish agit pendant un heure et demie(3) figure dans le Zohar, tome 3, page 166a. Mais, Rabbi ‘Haïm Vital donne, à ce sujet, une autre explication, également citée par le Chiyoureï Bera’ha sur le Yoré Déa, chapitre 376. Vous consulterez, à ce sujet, les commentateurs du Zohar.

B) Vous connaissez la pratique de mon beau-père, le Rabbi(4), vraisemblablement basée sur le testament de son père, le Rabbi Rachab, qu’il adoptait “ à l’exception du Chabbat et des fêtes ”, selon laquelle l’endeuillé doit s’efforcer de dire seize Kaddishs par vingt quatre heures.

Il n’en a pas donné la raison, mais celle-ci est probablement l’explication qui était donnée ci-dessus. En effet, seize Kaddishs agissant chacun pendant une heure et demie font bien vingt quatre heures.

C) Cet enseignement s’applique à tous les endeuillés et non uniquement à la prière de la communauté(5).

D) Aucune objection ne peut être soulevée contre ce qui vient d’être dit en prenant en compte un nombre différent de Kaddishs, indiqué par quelques textes, comme vous le citez dans votre lettre.

Il me semble avoir également fait référence, dans mon courrier, au Ets ‘Haïm, au Réchit ‘Ho’hma, à l’introduction de Rabbi ‘Haïm Vital à la Porte des introductions, figurant dans l’avant-propos du Ets ‘Haïm. Ces textes disent que Tsaddik(6), le Juste, fait allusion à quatre vingt dix Amen, quatre Kedoucha, dix Kaddishs et cent bénédictions. En outre, selon les Tikouneï Zohar, Tikoun 18, page 33a, ce terme évoque également la Tsédaka.

La lecture du Kaddish a différents apports. Elle est d’une grande utilité et non uniquement pour les endeuillés, pour les morts, dans le but de refroidir le Guéhénom. Car, selon l’évolution de la situation, un nombre correspondant de Kaddishs doit être récité(7). C’est bien évident.

Je conclus en vous adressant ma bénédiction de réussite en votre mission consistant à venir en aide à la Torah(8) et à ceux qui la supportent, à ceux qui l’étudient et qui passent donc avant la Torah elle-même. Néanmoins, c’est bien la Torah qui atteste de leurs qualités, comme l’expliquent longuement différents textes de ‘Hassidout.

Nos Sages y font également allusion, qui disent, dans le Midrash Béréchit Rabba, Paracha 1, paragraphe 4 : “ Six éléments précédèrent la création du monde, la Torah…, Israël…, mais la Pensée d’Israël prima toute autre, ainsi qu’il est dit : ‘Parle aux enfants d’Israël’, ‘Ordonne aux enfants d’Israël’. ” Vous consulterez également le traité Makot 22b, qui semble contredire le traité Kiddouchin 33b, mais une explication, à ce sujet, est énoncée dans différents textes.

Avec mes respects et ma bénédiction,

Je vous adresse nos dernières parutions, qui vous intéresseront sûrement.

Notes

(1) Le Rav Y. E. Henkin.
(2) Voir, à ce sujet, la lettre n°3260.
(3) C’est la raison pour laquelle l’endeuillé en récite seize tous les vingt quatre heures.
(4) Voir, à ce sujet, la lettre n°412 et ses notes.
(5) Il s’agit d’une obligation personnelle de l’endeuillé et non d’un devoir collectif reposant sur l’ensemble de la communauté.
(6) Mot, qui s’écrit Tsaddik, Dalet, Youd, Kouf, la valeur numérique de ces lettres étant quatre vingt dix, quatre, dix et cent.
(7) C’est pour cela qu’un nombre plus réduit de Kaddishs est récité pendant le Chabbat.
(8) Le destinataire de cette lettre était le directeur d’une institution appelée Ezrat Torah, l’aide de la Torah.