Lettre n° 4770

Par la grâce de D.ieu,
13 Tichri 5717,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre, dont vous avez commencé la rédaction le 21 Elloul. Entre temps, vous avez sûrement reçu la mienne, qui vous souhaitait une bonne année. Puisse D.ieu faire que s’accomplissent pleinement les bénédictions que les Juifs se souhaitent les uns aux autres.

Vous évoquez la réaction à l’organisation des jeunes filles(1). Vous connaissez la parole du Sage(2), citée par mon beau-père, le Rabbi, dans ses saintes causeries, selon laquelle on peut remédier à toute haine, sauf à celle qui émane de la jalousie. Sans en avoir conscience, elle a donc prononcé une prophétie. Je veux dire qu’elle a révélé la raison profonde de sa réaction en disant, comme vous le rapportez dans votre lettre : “ ‘Habad s’emploie à se développer fortement. En conséquence…(3) ”.

Puisse D.ieu faire que ces personnes regrettent leurs agissements pendant qu’il en est encore temps, c’est-à-dire tant qu’elles n’ont pas fait acquérir à leurs élèves une conception négative du Baal Chem Tov et des disciples de ses disciples, de l’Admour Hazaken et des disciples de ses disciples, dont l’enseignement est la Torah du D.ieu de vie.

Il est bien évident que cela ne doit pas vous empêcher, ce qu’à D.ieu ne plaise, de diffuser les sources du Baal Chem Tov, jusqu’à ce qu’elles parviennent à l’extérieur. Il est sûrement possible d’obtenir un tel résultat sans s’engager dans des luttes, car il n’y a pas de temps à consacrer à cela et une telle démarche est inutile, puisque, au final, la vérité l’emportera. Il est seulement dommage que ces personnes fassent obstacle.

Il faut éprouver une grande pitié pour ceux qui sont dans l’erreur, qui ne voient pas la vérité bienfaisante, ne se contentent pas de n’en tirer aucun profit, mais, en outre, empêchent un Juif ou une Juive de se renforcer, sur la voie de la Torah et des Mitsvot, grâce à “ l’âme de la Torah ”, selon l’expression du saint Zohar, c’est-à-dire sa dimension profonde.

Cette pitié est d’autant plus grande que ceux-là considèrent, pour l’heure, être intègres et entiers, alors qu’ils n’introduisent pas, dans leur vie, tout ce qui relève de l’enseignement profond de la Torah. Et, quand la divine Providence les leur fait connaître, de différents points de vue, par divers aspects, ils marquent leur opposition, par plusieurs moyens. Que D.ieu les prenne en pitié.

Vous savez ce qu’écrivent les disciples de Rabbénou Yona et qui est également mentionné dans le Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken, au chapitre 603. Celui qui se félicite en son cœur, se disant qu’il n’a pas commis de faute(4) doit accéder à une très grande Techouva. Il offrira, pour cela, un sacrifice qui lui coûtera cher. Vous consulterez ce texte.

Vous évoquez votre situation matérielle. Il a déjà été dit, à propos de chacun, que “ le salut est obtenu par les nombreux conseillers ”. Il serait donc bon de vous concerter avec les amis que vous citez dans votre lettre. Vous établirez un programme du type de celui que vous décrivez, afin de rembourser les dettes que vous avez actuellement contracté et, surtout, afin d’organiser vos dépenses, à l’avenir, de sorte qu’elles correspondent à vos rentrées.

Peu à peu, vous rembourserez les dettes qui se sont accumulées. Vous les classerez par catégories, les plus urgentes et celles que vous pourrez rembourser par la suite. Quand vous aurez établi un tel programme, j’ai bon espoir que vous pourrez faire des efforts et chercher les moyens de le mettre en pratique, au moins pour sa plus large part.

Je vous adresse ma bénédiction de réussite dans votre mission sacrée. Vous multiplierez la lumière au sein des Juifs et, grâce à cela, dans le monde entier, comme l’explique le Tanya, au chapitre 37, grâce à votre action pour l’éducation juive basée sur les valeurs sacrées.

Notes

(1) Le destinataire de cette lettre, voulant organiser des activités pour les jeunes filles, s’est trouvé confronté à de graves oppositions, en particulier de la part d’une femme.
(2) Le roi Chlomo.
(3) Cette femme affirmait son désir de faire obstacle à ce développement.
(4) Alors qu’il l’a effectivement fait.