Lettre n° 4733

Par la grâce de D.ieu,
28 Elloul 5716,
Brooklyn, New York,

A l’attention du distingué ‘Hassid qui craint D.ieu
et se consacre aux besoins communautaires,
le Rav C. Z.(1),

Je vous salue et vous bénis,

J’ai bien reçu, de Paris, votre lettre du 22 Elloul, de même que vos salutations, par l’intermédiaire du Rav Kirshblum. Je vous en remercie.

S’agissant de la question posée(2), je dois avouer que je n’ai pas encore retrouvé le calme de l’esprit. Je voudrais donc, très brièvement, vous donner les précisions suivantes.

Ayant moi-même une approche professionnelle de la mécanique, je sais comment l’on conduit les bateaux et de quelle manière ils fonctionnent. Tout cela est très clair et la décision hala’hique, en la matière, ne fait donc aucun doute. Vous dites vous-même, dans votre lettre, qu’en exerçant des pressions, vous avez pu rectifier quelques points. Il y a donc bon espoir que vous connaissiez la réussite, si vous faites preuve de l’ardeur qui convient. Pour différentes raisons, en effet, vous pouvez, plus que tout autre, exercer de telles pressions.

Vous faites référence à ceux qui vous ont écrit pour vous poser cette question. Vous dites qu’ils ne sont pas motivés par la sainteté du Chabbat, mais plutôt par le désir de ne pas nuire(3). Il est bien évident que cette réaction ne diminue pas l’interdiction qui est faite, en la matière, pas plus que le danger pour la sécurité de la Terre Sainte, pour celle des personnes qui l’habitent.

En effet, différents enseignements de nos Sages montrent le lien qui peut être établi entre le respect du Chabbat et cette sécurité. Un passage entier du traité Chabbat 119b est consacré à cela et l’on trouve, en outre, dans notre Torah, différentes affirmations de nos Sages, à ce sujet. Pour quelqu’un comme vous, il est sûrement inutile d’en citer les références.

Un danger supplémentaire, s’ajoutant au problème proprement dit, provient des informations parues dans la presse et des rumeurs circulant dans différents cercles, selon lesquelles certains permettent les voyages à bord de ces bateaux, parce que l’on utilise les profits ainsi réalisés pour acheter des armes.

Vous avez sûrement vu l’information du Ha Tsofé sur la discussion entre le grand rabbinat et le capitaine Halpern. On en fait un principe général et même un raisonnement a fortiori, selon lequel il est une Mitsva de travailler sept jours sur sept dans les usines de Terre Sainte.

A ce propos, concernant l’immigration d’Afrique, à laquelle vous faites allusion dans votre lettre et qui est également réalisée par des bateaux(4), il est encore plus aisé de mettre les choses en ordre. En effet, on peut se rendre, d’Afrique du nord en Terre Sainte, en six jours de bateau, ce qui veut dire que, si le voyage commence le dimanche, il n’y aura pas de problème. Il est clair que vous pouvez prendre la décision, en la matière. En effet, tous savent actuellement que les immigrants d’Afrique pratiquent la Torah et les Mitsvot.

A l’occasion de la nouvelle année, qui approche, pour nous et pour tout Israël, pour le bien et pour la bénédiction, j’exprime ma bénédiction, à vous et à tous les vôtres, afin que vous soyez inscrits et scellés pour une bonne et douce année, matériellement et spirituellement.

Avec mes respects et ma bénédiction,

Je vous joins un fascicule qui vient de paraître. Sans doute suscitera-t-il, de votre part, un grand intérêt.

Notes

(1) Le Rav Chlomo Zalman Shargay, de Paris. Voir, à son sujet, la lettre n°4531.
(2) Celle des bateaux israéliens voyageant pendant le Chabbat. Voir, à ce sujet, la lettre n°4555.
(3) A l’état d’Israël.
(4) Conduisant les immigrants d’Afrique du nord en Terre Sainte.