Lettre n° 4713

Par la grâce de D.ieu,
19 Elloul 5716,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

J’ai bien reçu votre lettre du 14 Elloul et celle qui la précédait.

J’en suis surpris, car, en pareil cas, on a l’habitude de consulter un Rav, tranchant la Hala’ha, en faisant choisir un Rav par chacune des parties(1) ou bien en confiant le jugement au tribunal rabbinique, mais non d’écrire, à propos d’un Juif, les expressions que vous utilisez dans votre lettre.

Bien plus, nous sommes en Elloul, mois de la miséricorde, lorsque chaque Juif, même le Juste le plus parfait, a besoin de la pitié de D.ieu. Or, il est dit que “ Je bénirai ceux qui te béniront ”(2). Il est effroyable, en cette période, d’employer des expressions contraires à tout cela.

Il est dit que “ l’homme est proche de lui-même ”(3). Il en est bien ainsi pour chacun. Si la crainte de manquer de pain(4) est si grande qu’elle vous suggère des mots aussi durs sur une certaine personne, elle doit sûrement avoir une source qui n’est pas pure. Elle vous fait donc perdre la tête, car D.ieu demande de bénir chaque Juif, comme l’explique longuement l’Admour Hazaken, au chapitre 32 du Tanya.

Puisse D.ieu faire, en ces jours propices du mois d’Elloul, que vous changiez votre attitude, d’une extrême à l’autre. Il est dit, en effet que : “ Quiconque a pitié des créatures…(5) ”. Et, vous savez ce que désigne ce terme de “ créatures ”(6). Combien plus est-ce le cas quand il s’agit des personnes à propos desquelles vous m’écrivez.

Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles de tout cela, afin que vous surmontiez cette épreuve, soyez inscrit et scellé pour une bonne année,

Pour le Rabbi Chlita,
le secrétaire,

Notes

(1) Qui ont un différend afin de constituer, de cette façon, un tribunal rabbinique, qui le tranchera.
(2) C’est en bénissant les autres que l’on est soi-même béni et non en employant, à leur encontre, des mots sévères.
(3) Il n’est pas objectif, pour ce qui concerne sa propre personne.
(4) Le différend porte, en l’occurrence, sur un problème professionnel.
(5) On le prendra en pitié.
(6) Ceux qui n’ont pas d’autre qualité que d’avoir été créés par D.ieu.