Lettre n° 4705

Par la grâce de D.ieu,
9 Elloul 5716,
Brooklyn,

Au Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
est empli d’empressement, se consacre aux
besoins communautaires, le Rav ‘Haïm Chaoul(1),

Je vous salue et vous bénis,

J’ai reçu votre lettre de l’issue du Chabbat, qui faisait suite à une longue interruption. Je suis surpris de constater que vous avez pris l’habitude, semble-t-il, de supprimer toute ligne réjouissante de vos courriers. Il est certain que, quand on est affecté et peiné, on a du mal à intégrer des informations réjouissantes.

Pour autant, celles-ci existent et les faire connaître à un autre Juif, qui s’y intéresse, est un moyen de mettre en pratique la Mitsva d’aimer son prochain, ainsi qu’il est dit : “ Tu aimeras ton prochain comme toi-même ”, ce qui est “ un grand principe de la Torah ” et le réceptacle permettant d’accomplir l’Injonction : “ Tu aimeras l’Eternel ton D.ieu ”, conformément au dicton bien connu de l’Admour Hazaken.

Je fais allusion, en particulier, à l’extension du bâtiment(2). Même si celle-ci est réduite, elle n’en est pas moins une extension. De même, il y a la pose de la première pierre(3).

Vous demandez quelle sera l’issue finale de tout cela. Il me semble vous avoir déjà écrit que, sans l’ombre d’un doute, si l’on s’attelle à la tâche, et si vous êtes le premier à le faire, votre action se maintiendra solidement. En tout état de cause, elle ne sera pas diminuée, par rapport à ce qu’elle est actuellement. Il est certain que cette institution se développera de plus en plus.

Sans même être sur place, je doute que des miracles soient nécessaires pour cela, comme vous l’écrivez dans votre lettre. On pourra sûrement s’en passer. Néanmoins, la situation présente évoque ce que dit la ‘Hassidout, concernant la valeur de l’abnégation d’Avraham. En effet, celui-ci ne chercha pas à offrir sa vie. Il se consacra à la mission qui lui était confiée, ainsi qu’il est dit : “ Il invoqua, là-bas, le Nom de l’Eternel, D.ieu du monde ”. Mais, s’il fallait, pour cela, donner sa vie, il était prêt à le faire. A n’en pas douter, il en est de même, en l’occurrence.

Puisse D.ieu faire que vous observiez tout cela avec un œil plus réjoui, malgré les difficultés, les voiles et les obstacles. De la sorte, votre service de D.ieu sera plus joyeux et “ la joie brise les limites ”.

Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles, par retour du courrier, de vous-même et de toutes les autres personnes qui participent à votre action sacrée, afin d’être inscrit et scellé pour une bonne année,

N. B. : Je vous joins un chèque pour les besoins de la Yechiva.

Notes

(1) Le Rav H. C. Brook, de Richon Le Tsion. Voir, à son sujet, la lettre n°4407.
(2) De la Yechiva A’heï Temimim de Richon Le Tsion, ce qui est une nouvelle réjouissante.
(3) De cette même Yechiva. Voir, à ce sujet, la lettre n°4653.