Par la grâce de D.ieu,
19 Mena’hem Av 5716,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre de ce jeudi(1), dans laquelle vous me dites que vous êtes à l’origine du choix du capitaine Y. H.(2) pour être mon contrepoids, dans cette affaire. Et, vous joignez à votre lettre une coupure de presse rapportant ses propos. J’en déduis que ce qui y est imprimé correspond à ce qu’il a effectivement dit.
Vous évoquez sa compétence et son expérience de la conduite des bateaux. Or, il ne traite pas de leur existence sous l’angle de la rentabilité, mais peut-être ne sait-il pas qu’ils ont plusieurs années déjà. Il justifie cette existence seulement par le fait que les Juifs désirent les emprunter, une grande partie des passagers et des marchandises étant envoyée par les organisations juives et les organismes officiels, lesquels auront recours à eux en tout état de cause.
A ce propos, ce qu’il dit de la flotte commerciale n’est pas exact non plus, car la question posée concerne les bateaux transportant essentiellement des personnes. Mais, peut-être le transport de passagers entre-t-il également dans le cadre d’une flotte commerciale, expression qu’il faudrait opposer uniquement à celle de flotte militaire.
J’ai écrit qu’il a cherché à induire en erreur également à propos de ce qui est censé être son métier. En effet, il aurait dû préciser qu’en plus d’allumer du feu, on effectue également, à bord, des dizaines de travaux interdits par la Torah, qui sont actuellement nécessaires pour diriger un bateau. J’ai donc voulu les expliciter, puisque l’on a cherché à mentir d’une façon bien simple en affirmant que, dès lors que le feu ne s’éteint pas incidemment dans la cuve, il est possible de diriger le bateau automatiquement, c’est-à-dire sans même transgresser une seule interdiction émise par nos Sages et, a fortiori, par la Torah. Une telle affirmation fait la preuve de l’ignorance la plus consternante, y compris de la part de débutants dans les métiers de la mer, comme je le disais dans ma lettre.
Quant à la rentabilité que peuvent avoir ces bateaux, cela n’est malheureusement pas du tout ce qui fait l’objet de la discussion, en l’occurrence. De plus, il se passera encore très longtemps avant que l’on commence à envisager la proposition d’un brevet d’invention, tel que vous le suggérez. Celui-ci, à l’heure actuelle, n’existe pour aucun bateau. Et, entre temps, on profane massivement chaque Chabbat qui s’écoule. Il est difficile d’en dire plus sur ce qui remet en cause les principes fondamentaux du Judaïsme. Or, nul ne prête attention à tout cela.
Conformément à la conclusion de votre lettre, vous avez sûrement un temps fixé pour l’étude de la ‘Hassidout, compte tenu de l’éducation que vous avez reçue. Vous influencez également votre entourage en ce sens.
Avec ma bénédiction,
Pour le Rabbi Chlita,
le secrétaire,
Notes
(1) Voir, à propos des bateaux israéliens voyageant le Chabbat, la lettre n°4555.
(2) Yermyahou Halpern. Voir, à son propos, la lettre n°4617.