Par la grâce de D.ieu,
18 Mena’hem Av 5716,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre des 22 et 29 Tamouz, avec la demande de bénédiction qui l’accompagnait et qui sera lue, en un moment propice, près du saint tombeau de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera.
Vous me dites que vous avez coutume de conclure en souhaitant que D.ieu agrandisse…(1). Je suis surpris par une telle habitude, car il y a, en la matière, des divergences d’opinions. Malheureusement, du fait de nos nombreuses fautes, de nouveaux comportements et usages s’ajoutent, de temps à autre. Et, même ceux qui envisagent cette question(2) de manière positive peuvent s’en trouver découragés. Du reste, plusieurs preuves confortent l’avis de ceux qui l’envisagent négativement.
Bien plus, lorsque vous écrivez un courrier, je ne sais pas pourquoi vous devez y faire apparaître un élément qui n’a absolument rien à voir avec le sujet abordé, alors que, selon les deux avis énoncés en la matière, cette question est fondamentale.
Vous évoquez le congrès des communautés(3). Vous connaissez la position de mon beau-père, le Rabbi, en pareil cas. Dans chaque réunion de ce genre, chaque fois qu’il y a un doute ou même le doute d’un doute qu’il soit possible de mettre cette réunion au profit du Judaïsme, de la Torah et des Mitsvot, il faut y participer, car “ grâce à tout cela, peut-être…(4) ”. De plus, comme vous l’écrivez, il vous semble que celle-ci se tienne une fois tous les trois ans.
Vous me dites que ce congrès est sans valeur, pour ce qui concerne le Judaïsme. En pareil cas, néanmoins, le passé ne délivre aucun enseignement pour l’avenir, ni même pour le présent. Du reste, je ne dis pas que votre participation doit être officielle et que votre intervention doit prendre la forme d’une conférence. En fait, de tels congrès offrent, avant tout, l’occasion de rencontrer, en une seule fois et sans effort particulier, les responsables de différents endroits. Il est clair qu’à cette occasion, on peut renforcer les valeurs juives, surtout si l’on investit, en cela, un effort moral et physique.
Certes, il est inutile de se plaindre du passé, mais je suis sûr que de telles réunions se déroulent, de temps à autre, dans votre ville. Il faut donc en être informé suffisamment tôt et trouver une personne capable, qui s’y rendra et y mettra en pratique ce qui vient d’être dit.
Bien évidemment, je prendrai en charge, sans en faire le vœu, les dépenses qui en résulteront. Il est évident qu’une absence de participation, une absence de déplacement(5) et une absence d’action n’amélioreront nullement la situation. Et, le monde n’a pas été créé pour l’absence(6), quelle qu’elle soit.
Ce qui vient d’être dit permet d’établir une règle, s’appliquant également aux autres points que vous évoquez, de même qu’aux raisons et aux explications vous permettant de justifier votre inactivité.
Je vous adresse ma bénédiction afin de donner de bonnes nouvelles de l’amélioration de votre état de santé. Vous me direz que vous avez commencé à agir avec enthousiasme, de la manière qui vient d’être décrite. Et, vous connaissez le dicton(7) : “ Accepte la vérité de celui qui l’énonce ”, que l’on retrouve également dans l’introduction du Rambam à ses huit chapitres.
Avec ma bénédiction,
M. Schneerson,
Notes
(1) La royauté d’Israël et l’état d’Israël. Voir, à ce sujet, la lettre n°4508.
(2) De l’état d’Israël.
(3) Voir, à ce sujet, la lettre n°4508.
(4) Sera-t-il possible d’implanter un bon sentiment en leur cœur, selon l’expression du Tanya.
(5) Pour se rendre à ce congrès.
(6) Voir, à ce sujet, les lettres n°4426 et 4447.
(7) Voir, à ce sujet, la lettre n°4724.