Lettre n° 4621

Par la grâce de D.ieu,
14 Mena’hem Av 5716,
Brooklyn,

Au grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu
et se consacre aux besoins communautaires,
le Rav Its’hak(1),

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre du 10 Mena’hem Av et je vous remercie pour le plaisir que vous m’avez procuré par le contenu du courrier que vous avez adressé à mon secrétariat, décrivant la visite des émissaires(2), auxquels D.ieu accordera longue vie, dans votre ville.

Puisse D.ieu faire que la trace de tout cela soit conservée pendant les jours qui viennent, d’une manière concrète, afin de diffuser les sources(3) à l’extérieur.

Je vous adresse un fascicule qui vient de paraître. Sans doute mettrez-vous son contenu à la disposition du plus grand nombre. Le mérite de tous dépend de vous.

Avec ma bénédiction,

M. Schneerson,

Vous évoquez le commentaire de Rachi sur le verset Bamidbar 16, 4, qui est basé sur le Midrach Bamidbar Rabba et Tan’houma. Lorsqu’il y eut la quatrième révolte(4), il(5) craignit de ne pouvoir se faire entendre(6). Or, le chapitre 11 d’Iguéret Ha Techouva affirme que le pardon de D.ieu ne fait pas de différence entre la première et la millième fois.

Vous auriez pu poser cette question à partir de la Hala’ha tranchée, à ce propos, qui figure dans le traité Yoma 86b.

La différence est, en fait, la suivante. Le traité Yoma et le Midrach envisagent une situation dans laquelle il peut ne pas y avoir de Techouva(7). Vous consulterez, à ce sujet, les commentateurs et les Décisionnaires.

Vous noterez également que, quand la faute est commise à plusieurs reprises, il est difficile que la Techouva soit entière. Ainsi, nos Sages parlent de “ celui qui commet une faute et récidive…(8) ”. Bien plus, il s’agissait, en l’occurrence, de la quatrième faute. Et, le saint Zohar, cité par le début du troisième chapitre d’Iguéret Ha Techouva, précise que “ à partir de la troisième faute, la tache(9) s’étend d’une extrémité à l’autre ”.

Vous citez le traité Avoda Zara 19a, qui parle de “ celui qui ne sait pas ce qu’il dit(10) ”. Or, le Likouteï Torah, commentant le discours ‘hassidique intitulé “ Ne fais pas disparaître ” souligne qu’il est nécessaire de comprendre la Loi Orale(11).

Rachi précise clairement, dans son commentaire du traité Avoda Zara, à cette référence, que la compréhension est nécessaire. Néanmoins, l’approfondissement peut manquer(12).

Notes

(1) Le Rav I. Dubov, de Manchester. Voir, à son sujet, la lettre n°4313.
(2) Envoyés en Terre Sainte, à la suite de l’attentat perpétré à Kfar ‘Habad. Voir, à ce sujet, l’avant-propos et la lettre n°4546.
(3) De la ‘Hassidout.
(4) Contre D.ieu, celle du veau d’or.
(5) Moché, notre maître.
(6) Par D.ieu pour obtenir le pardon d’Israël.
(7) Chaque faute pèse donc plus lourd quand elle s’ajoute à toutes les précédentes que l’on n’a pas encore regrettées.
(8) Cette faute est alors perçue comme un acte permis.
(9) Déposée sur l’âme par la faute.
(10) Quand il lit les mots de la Torah et n’en reçoit pas moins une récompense.
(11) Faute de quoi cette récompense n’est pas accordée, ce qui semble contredire l’affirmation précédente.
(12) De sorte que l’on “ ne sait pas ce que l’on dit ” si l’on comprend le sens d’un texte sans, toutefois, en pénétrer la dimension profonde, comme on pourrait le faire.