Par la grâce de D.ieu,
14 Sivan 5716,
Brooklyn,
Au distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
se consacre aux besoins communautaires,
a de bons comportements, le Rav Ouryel(1),
Je vous salue et vous bénis,
Votre silence, à l’exception de votre télégramme, depuis que vous êtes reparti d’ici, me causait du soucis. J’ai donc reçu avec plaisir votre lettre d’Issrou ‘Hag(2). Bien entendu, j’en ai pris connaissance avec des sentiments mitigés.
D’une part, vous me décrivez la situation, vraisemblablement telle qu’elle est, sans chercher à la maquiller. Vous me dites quelles sont les réactions et, de fait, j’ai maintes fois demandé que les descriptions que l’on me fait soient exactes. En effet, ne pas savoir fait beaucoup plus de peine que de recevoir des nouvelles qui ne sont pas agréables, mais correspondent à la réalité.
D’autre part, ce que vous m’écrivez me peine réellement. Il est sûrement inutile de réitérer encore une fois ma demande de savoir tout ce qui se passe, avec le plus grand nombre de détails possible.
Bien entendu, ce qui est dit dans votre lettre, de même que dans la présente, ne diminue en rien la requête que j’ai formulée, celle que vous rendiez visite à quelques personnes et à certains cercles, afin de diffuser l’étude de la ‘Hassidout(3). Comme je vous le disais quand vous étiez ici, il s’agit de leur présenter son enseignement comme une partie de notre sainte Torah. A notre époque, cette étude et cet enseignement sont non seulement une Mitsva, mais aussi une obligation, une nécessité absolue.
Dans la pratique, on peut constater que cette étude transforme celle des autres parties de la Torah, de même que la pratique des Mitsvot. Point n’est besoin d’en dire plus, tant cela est évident à celui qui observe la situation en écartant toute partialité. C’est bien clair.
De façon générale, la mission de l’homme se répartit entre deux directions, “ écarte-toi du mal ” et “ fais le bien ”. Certes, les Tikouneï Zohar rattachent les trois cent soixante cinq Interdits à la première moitié du Nom de D.ieu, aux lettres Youd et Hé, alors que les deux cent quarante huit Injonctions concernent les lettres Vav et Hé de ce Nom. Le Likouteï Torah, Parchat Pekoudeï et d’autres textes encore l’expliquent longuement.
Néanmoins, même si les mondes n’avaient pas été créés, les Interdits s’appliqueraient tout de même(4). La création introduisit donc un fait nouveau, justifiant la descente de l’âme ici-bas, “ d’une cime élevée vers une fosse profonde ”, la pratique des Injonctions, d’une manière active, les réalisations concrètes. La partie révélée de la Torah établit qu’il en est bien ainsi, puisque, selon un principe établi, la pratique d’une Injonction repousse un Interdit. Vous devez comprendre ce que je veux dire.
Vous ne dites rien, concernant votre épouse. Cela veut sûrement dire que tout s’est bien passé, pendant son voyage et à son arrivée en Terre Sainte. Sans doute est-elle entrée en contact avec les groupements des femmes et jeunes filles ‘Habad. Elle profitera de sa visite(5) pour cela également, dans toute la mesure du possible.
J’attends vos lettres détaillées, concernant tout cela et je vous adresse ma bénédiction pour que votre voyage et votre visite ici soient particulièrement efficaces, afin de relever le sort de la Tradition d’Israël, en général et la diffusion des sources(6), en particulier.
Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles,
N. B. : La Yechiva pour l’étude de la Kabbala dont nous avons parlé et dont je vous demandais de déterminer le programme d’étude, est la Yechiva Zi’hron Chimeon, de la ville sainte de Jérusalem, à l’adresse du Rav Aharon Zelatki, du quartier de Na’halat Tsion.
Vous écrivez, avec insistance : “ point essentiel, une question importante se pose, d’après la Hala’ha(7), dont traitent de nombreuses responsa ”. Je suis très surpris par cette formulation. Comment avez-vous pu écrire cela ?
Vous m’excuserez de vous dire que ce que l’on vous a affirmé est sans fondement, qu’il n’y a pas le moindre doute, en la matière. Le Talmud l’établit clairement, au traité Soukka 51b(8), de même que le Choul’han Arou’h, Ora’h ‘Haïm, chapitre 124. Vous consulterez également le Choul’han Arou’h de l’Admour Hazaken, même chapitre, paragraphe 11.
Les responsa se demandent si l’on peut s’acquitter, de cette façon, de la lecture de la Meguila(9) ou encore font allusion à celui qui se trouve dans un autre endroit(10) et, même dans ce dernier cas, nombreux sont les avis qui autorisent cette pratique. En la matière, les originaires de Hongrie ont modifié leur conception habituelle, puisqu’ils font partie de ceux qui permettent(11), alors que les Sefardim l’interdisent, mais ce point ne sera pas détaillé ici.
En tout état de cause, il est clair qu’un microphone n’est pas moins qu’un mouchoir agité(12), comme le dit le traité Soukka, précédemment cité.
Notes
(1) Le Rav O. Zimmer, de ‘Haïfa. Voir, à son sujet, les lettres n°3229, 4488 et 4553.
(2) Le lendemain de Chavouot, le 8 Sivan.
(3) Voir la lettre précédente.
(4) Voir, à ce sujet, la lettre n°4426.
(5) Chez le Rabbi.
(6) De la ‘Hassidout.
(7) Il s’agit de la question suivante. Es-il possible de répondre Amen ou de réciter la Kedoucha, quand l’officiant prie avec un microphone ? Voir, à ce sujet, la lettre n°4488.
(8) Selon lequel on peut répondre Amen, même si l’on n’entend pas la voix de l’officiant.
(9) On ne peut accomplir la Mitsva en l’écoutant avec un microphone.
(10) Que l’officiant.
(11) Bien que, d’ordinaire, ils adoptent systématiquement un avis rigoriste.
(12) Quand il faut répondre Amen.