Lettre n° 4423

Par la grâce de D.ieu,
8 Sivan 5716,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

J’ai bien reçu votre lettre du 3 Sivan, dans laquelle vous me dites que votre fille, à laquelle D.ieu accordera longue vie, est fiancée depuis longtemps. Mais, pour l’heure, vous ne pouvez envisager de célébrer son mariage, par manque des moyens nécessaires pour acquérir un appartement.

Vous connaissez le proverbe selon lequel on donne un conseil uniquement à celui qui le sollicite. Malgré cela, je saisis cette opportunité pour réitérer ma protestation la plus véhémente contre cet usage qui a cours en Terre Sainte(1), selon lequel un mariage est la cause de dépenses considérables. Il faut, en effet, que l’appartement se trouve en tel endroit, que telles autres conditions soient remplies. Il en résulte une interruption particulièrement longue(2).

A quelqu’un comme vous, il est sûrement inutile d’expliquer à quel point une telle interruption est peu souhaitable, en particulier dans notre génération, une génération orpheline. Vous devez comprendre ce que je veux dire. Bien plus, une telle pratique est, malheureusement, répandue parmi les jeunes gens des Yechivot, qui devraient pourtant servir de modèles et d’exemples d’un comportement basé sur notre sainte Torah.

Comme vous le savez, il faut accorder à chacun les circonstances atténuantes, surtout quand il s’agit d’un usage qui a été malheureusement adopté par de nombreuses familles. Néanmoins, ceux qui se trouvent sur place, en particuliers les recteurs de Yechiva, ceux qui exercent leur influence parmi les élèves, doivent élever une protestation, faire tout ce qui est en leur pouvoir pour modifier cette coutume, Minhag, anagramme de…(3). Et, bien entendu, vous devez vous-même agir ainsi pour ce qui concerne votre propre famille.

J’ai bon espoir que, conformément à votre lettre, vous avez une étude fixée de la ‘Hassidout et vous continuez à réserver un accueil bienveillant à ceux qui ont été formés à la Yechiva Tom’heï Temimim. Comme vous le savez, nos Sages disent que l’on conseille l’empressement uniquement à ceux qui possèdent naturellement cette qualité.

Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles de tout cela,

N. B. : Je vous joins un chèque pour vos dépenses personnelles.

Comme vous me le demandez, je mentionnerai ceux que vous citez dans votre lettre près du saint tombeau de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, afin qu’ils obtiennent la satisfaction de leurs besoins.

Notes

(1) Voir, à ce propos, la lettre n°4736.
(2) Entre les fiançailles et le mariage.
(3) Guéhénom, l’enfer. Voir, à ce sujet, la lettre n°3640.