Par la grâce de D.ieu,
22 Iyar 5716,
Brooklyn,
Au distingué ‘Hassid qui craint D.ieu
et se consacre aux besoins communautaires,
le Rav Yossef(1),
Je vous salue et vous bénis,
J’ai bien reçu votre lettre du 13 Iyar, avec ce qu’elle contenait. Je vous remercie beaucoup pour votre effort en faveur d’une réalisation aussi importante que le Collel ‘Habad. Vous savez à quel point chacun de nos maîtres, en sa génération, s’est consacré à cette institution, depuis l’Admour Hazaken, auteur du Tanya et du Choul’han Arou’h jusqu’à notre génération. On peut en déduire l’immense plaisir que causent ceux qui font des efforts pour elle et la développent.
Vous me dites que, pour l’heure, vous vous contentez de peu, du fait des difficultés que vous éprouvez à réunir ces sommes. Je veux interpréter ce terme de “ contenter ” en considérant que vous n’êtes pas réellement satisfait. Il s’agit vraisemblablement d’un simple arrêt de votre action, dans le but de la recommencer de plus belle par la suite. Pour que cet arrêt soit pleinement utile, le calme de l’esprit est nécessaire. C’est en ce sens que l’on peut se contenter. Un tel arrêt est alors partie intégrante de l’effort, puisqu’il renforce l’action.
Si l’on tient compte de l’affirmation de nos Sages selon laquelle “ celui qui reçoit fait plus pour celui qui donne que ce dernier pour le premier ” et si on l’applique à la collecte de Tsédaka, pendant laquelle on ne reçoit que de manière passagère(2), alors que l’action proprement dite subsiste pour celui qui donne, la satisfaction morale de l’auteur de la collecte sera agrandie, par une telle idée comme par toutes les autres, allant dans le même sens. Sa santé s’en trouvera littéralement accrue, ainsi qu’il est dit : “ Une bonne nouvelle fait grossir l’os ”. Il en est bien ainsi, de manière concrète et l’on connaît le récit de nos Sages, à ce propos(3).
Vous me dites que, pour l’heure, la branche du Talmud Torah, dans ce nouvel endroit(4), ne connaît pas la réussite. Sans doute vous efforcerez-vous d’y organiser un centre aéré(5). Ceci constituera la base, sera une bonne et proche préparation pour l’acquisition d’élèves pour la prochaine année scolaire. Mais, à mon sens, que D.ieu vous garde, en revanche, de penser à la fermeture de cette branche.
Je vous réitère ma bénédiction à propos de ce que vous m’avez fait savoir, il y a quelques temps et que vous m’écrivez encore une fois, dans votre lettre, c’est-à-dire l’acquisition sacrée de quatre ‘Héders que vous avez réalisée. Puisse D.ieu faire que, vous et votre épouse, pour de longs jours et de bonnes années, multipliez les accomplissements pour la Torah et les Mitsvot, avec joie et enthousiasme, financièrement et physiquement.
Je ne sais pas ce qu’a été Lag Baomer, dans le Talmud Torah que vous dirigez. Cette année, les élèves étaient dispensées d’études profanes, en ce jour(6). Cela a sans doute été l’occasion d’un important ajout. Puisse D.ieu faire que celui-ci marque son effet également pendant les jours et les semaines qui viennent.
Avec ma bénédiction,
Notes
(1) Le Rav Y. Flyer, de Chicago. Voir, à son sujet, la lettre n°3839.
(2) Pour transmettre ensuite à quelqu’un d’autre.
(3) Au traité Guittin 56b.
(4) Voir, à ce propos, la lettre n°3927.
(5) En anglais dans le texte : “ day camp ”.
(6) Qui était un dimanche.