Lettre n° 4359

Par la grâce de D.ieu,
21 Iyar 5716,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre de la fin du mois de Nissan, dans laquelle vous me donnez les raisons et les explications qui font que vous travaillez dans cet endroit et que votre place est vide, pour ce qui concerne les activités de ‘Habad, ou, en tout état de cause, qu’elle n’est pas pleinement occupée.

Même si vous aviez intégralement raison en ce que vous avancez, cela n’explique pas encore ce qui en résultera pour les activités de ‘Habad. Comment serez-vous, de cette façon, le “ gardien de ma vigne ”(1) ? J’ai déjà écrit à plusieurs ‘Hassidim(2) que notre action, à l’heure actuelle, répond essentiellement au principe énoncé par nos Sages(3), qui a été commenté par le Tséma’h Tsédek(4), selon lequel “ nous sommes les travailleurs du jour ”, c’est-à-dire que notre mission consiste à illuminer, à éclairer, comme il convient, grâce au luminaire de la Torah, révélé dans la ‘Hassidout et ce qui la concerne.

Il ne nous appartient donc pas de prendre place dans un autre véhicule et une longue analyse précisant pourquoi vous vous trouvez là-bas et non ici n’y ajoutera rien. Bien plus, il est exclu, à mes yeux, qu’un ‘Hassid ne trouve pas sa place dans le domaine de ‘Habad, dès lors que nos saints maîtres attendent cette activité de tous, sans en dispenser personne.

Vous me demandez, dans votre lettre, si vous devez abandonner ce qui vous permet, actuellement, de gagner votre vie, sans savoir, au préalable, comment vous subviendrez à vos besoins et à ceux des membres de votre famille. Il est bien clair que telle n’était pas mon intention. Un tel comportement n’appartient pas au monde civilisé(5). Mais, comme je l’ai dit, encore une fois à plusieurs ‘Hassidim, nous avons le mérite, à notre époque, que les accomplissements moraux suscitent une récompense matérielle, laquelle, bien entendu, n’est pas l’intégralité de la rétribution, mais seulement son bénéfice et le bénéfice de son bénéfice. Ce point ne sera pas développé ici, d’autant qu’on peut observer, dans la pratique, qu’il en est bien ainsi.

Vous évoquez la création, à Kfar ‘Habad, d’un cours accéléré pour les professeurs. C’est une bonne initiative, au même titre que tout ce qui pourra être créé en cet endroit, à condition qu’il soit possible de baser ce cours sur les valeurs sacrées. Bien entendu, il faut que quelqu’un s’en occupe.

Je conclus de la manière dont vous commenciez. Je ne donnerai pas de directives précises, en indiquant dans quel domaine de ‘Habad doit s’exercer votre activité et ceci pour deux raisons. D’une part, j’ai eu l’occasion de m’apercevoir que les ‘Hassidim appliquent le principe selon lequel “ on apprendra ce que l’on souhaite, en son cœur ” et il en est de même en toutes leurs activités. Il n’est donc pas utile de donner des précisions, à ce sujet. De plus, les détails évoluent, de temps à autre et même fréquemment, en notre Terre Sainte. Mais, en tout état de cause, il est certain que vous pouvez assumer des fonctions au sein de ‘Habad et, si vous le voulez sincèrement, vous pourrez réaliser de grandes choses.

Puisse D.ieu faire que vous preniez conscience de tout cela au plus vite et que cela soit suivi d’un effet concret.

Avec ma bénédiction pour donner de bonnes nouvelles,

Pour une certaine raison, l’envoi de la présente a été retardé et, entre temps, j’ai reçu vos lettres du 28 Iyar et du 3 Sivan. Votre action envers les immigrants du Maroc, dont l’esprit est conforme à celui de ‘Habad, afin qu’ils s’installent à Kfar ‘Habad est extrêmement bonne et tout à fait positive. De même, il est bon que leurs enfants soient intégrés au Talmud Torah et à la Yechiva A’heï Temimim.

Il est très important d’organiser pour eux, fréquemment, des réunions ‘hassidiques, dans la Langue sacrée. En effet, ils se plaignent de ne percevoir que l’aspect superficiel de telles réunions, car ils ne comprennent pas le Yiddich.

S’agissant des plus grands, en particulier, ceux qui sont mariés, il n’y a pas lieu de leur imposer le rite ‘Habad et ses coutumes. En revanche, ceux qui intégreront la Yechiva Tom’heï Temimim, A’heï Temimim ou l’école professionnelle s’habitueront ainsi à ce rite.

Notes

(1) Voir, à ce sujet, les lettres n°3999, 4086 et 4625.
(2) Voir, à ce sujet, la lettre n°3102.
(3) Au traité Erouvin 65a.
(4) Voir, à ce sujet, la lettre n°3041.
(5) Textuellement “ appartient au mode de Tohou ”.