Lettre n° 4269

Par la grâce de D.ieu,
29 Nissan 5716,
Brooklyn,

Au Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu
et se consacre aux besoins communautaires,
le Rav Yochoua Chnéor Zalman(1),

Je vous salue et vous bénis,

J’ai reçu, en son temps, votre lettre de la fin du mois d’Adar et, la semaine dernière, j’ai eu des nouvelles relativement détaillées par votre gendre, le ‘Hassid, monsieur Wirdiger. Ce que vous avez maintenant réalisé, en votre endroit, est particulièrement important. On ne peut l’imaginer et il n’est pas de mots pour l’exprimer.

J’espère que les ‘Hassidim, sur place, en ont conscience, qu’ils ne font pas que le voir, mais, selon le terme employé par la ‘Hassidout, qu’ils l’observent fortement, au point d’en être profondément touchés, d’éprouver le désir et la hâte de s’engager plus fortement, dans la mesure des possibilités et des moyens. Votre réussite, s’exprimant par le nombre des élèves, suffit pour démontrer tout cela, au-delà de toute hésitation.

Vous évoquez le peu de temps consacré aux études sacrées. Il y a assurément plusieurs études, dans le programme que l’on appelle profane, auxquelles on peut conférer un contenu sacré. C’est le cas de l’histoire, par exemple, que l’on peut étudier dans le Tana’h, dans les livres de Yochoua, des Juges, de Chmouel, des Chroniques.

Bien évidemment, cela n’est pas suffisant et la proposition d’intervenir auprès du ministère de l’éducation est donc particulièrement judicieuse. Compte tenu des particularités de la Yechiva, d’autant qu’elle est unique dans tout le pays, que l’on y reçoit une bonne éducation, basée sur la Torah et les Mitsvot, ce qui ne peut être fait ailleurs, on doit effectivement, des les premières classes, qui préparent les plus hautes, intensifier les études sacrées.

Vous avez sans doute des relations, au sein de ce ministère, qui vous indiqueront comment formuler la demande de la manière la plus efficace et surtout comment obtenir gain de cause, d’autant qu’en Australie, la religion est affaire d’état, ce qui n’est pas le cas aux Etats Unis. Les autorités ont donc la responsabilité de satisfaire les besoins, en la matière et surtout d’accorder les heures d’étude. Il est à peu près certain que des recommandations rabbiniques seront utiles, dans ce domaine.

Il n’est pas toujours judicieux de diffuser de telles démarches. Il ne faut pas effrayer les quelques parents qui pourraient penser que la direction souhaite supprimer complètement les études profanes. Je m’en remets à votre entendement.

Il est, bien entendu, exclu de supprimer le Talmud Torah à cause de ceux qui y viennent après les horaires scolaires, d’autant qu’à n’en pas douter, quelques uns d’entre eux poursuivront sûrement, au final, leurs études à la Yechiva, y compris le matin.

Concernant la question de la direction, en général et de la situation financière, en particulier, j’ai déjà écrit quelques fois que, dans la mesure du possible, vous devez confier les aspects techniques aux autres. En revanche, vous serez le dirigeant et le contrôleur, dans tous les domaines qui impliquent une responsabilité. De la sorte, la direction et le fonctionnement général seront satisfaisants.

Vous ne devez donc pas être dérangé par les problèmes techniques, ce qui inclut également l’enseignement à la classe que vous mentionnez et, combien plus, la tenue des comptes, la rédaction des reçus de dons. Vous aurez l’autorité sur tout cela et il n’est donc pas nécessaire que le travail soit fait par des ‘Hassidim. Vous choisirez quelqu’un qui s’en tient à vos instructions.

Vous me demandez si l’on peut ouvrir une section de la Yechiva pour les jeunes filles, dans ce bâtiment. Il est sans doute possible de faire en sorte que cette section soit surveillée en permanence(2). Si c’est le cas, la proposition est judicieuse.

Vous me dites que vous avez engagé une enseignante pour les jeunes filles et j’en suis satisfait. Vous me demandez si cela doit entrer dans les activités de la Yechiva et s’il faut le diffuser auprès des donateurs. La réponse à cette question dépend de leur état d’esprit. De façon générale, il est bon de dire la vérité et il s’agit bien là d’une réalisation des ‘Hassidim. Néanmoins, il ne faut pas les effrayer, en leur faisant croire que les dépenses vont s’accroître, de manière démesurée. Pour autant, à notre époque, le fait que des hommes craignant D.ieu s’efforcent d’assurer une bonne éducation également aux filles fait très bonne impression.

Vous évoquez votre intervention, à ce propos, auprès des femmes et jeunes filles ‘Habad. Cela est positif également. Peut-être seront-elles attirées à augmenter les activités de ‘Habad, en général. Il y aura donc de nombreux membres supplémentaires.

Avec ma bénédiction pour une considérable réussite en tout ce qui vient d’être dit, en bonne santé et avec un bon moral, comme la situation le permet,

Notes

(1) Le Rav Y. C. Z. Serebrianski, de Melbourne, Australie. Voir, à son sujet, la lettre n°4055.
(2) De sorte qu’il n’y ait pas de mélanges.