Lettre n° 4090

Par la grâce de D.ieu,
4 Chevat 5716,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre de Kislev, le mois de la délivrance(1), dans laquelle vous me décrivez votre situation actuelle. Vous me dites que, tout au long de votre vie, vous n’avez pas connu le bien et vous demandez que votre nom soit mentionné(2), de même que ceux de votre épouse et de vos enfants, afin d’obtenir une bénédiction.

Il semble que vous ne vous aperceviez pas de la contradiction qu’il y a dans votre lettre.

Comment un homme auquel le Créateur a permis de se marier, a accordé la bénédiction d’avoir des enfants, lesquels auront une longue vie, peut-il dire qu’il n’a pas connu le bien, pendant toute sa vie ? Il y a là une ingratitude effroyable !

Mais, à n’en pas douter, ces propos ne remettront pas en cause les bénédictions que D.ieu vous a accordées jusqu’à maintenant. Néanmoins, si cette bénédiction est maintenue et même accrue, cela ne veut pas dire qu’il faut continuer à être ingrat !

Des centaines, des milliers d’hommes prient, chaque jour, pour avoir des enfants et ils seraient prêts à donner tout ce qu’ils possèdent pour avoir un fils unique ou une fille unique. Or, ils n’en ont pas encore le mérite et puisse D.ieu exaucer prochainement leur requête.

Vous-même, vous avez obtenu cette bénédiction, semble-t-il sans avoir eu besoin de prier particulièrement pour cela. Or, vous ne comprenez pas toute la richesse, tout le bonheur que cela représente et vous employez, par deux fois, dans votre lettre, la formule précédemment citée(3). Bien plus, vous concluez en affirmant que vous ne pensez pas que D.ieu vous aidera, car il a été décidé que vous seriez pauvre et malheureux durant toute votre existence, ce qu’à D.ieu ne plaise !

Bien évidemment, je ne veux pas dire que l’on doit se contenter de moyens réduits ou bien d’un état de santé déficient.

Je voudrais simplement vous faire remarquer que c’est peut-être là la cause de vos problèmes de santé et de votre manque de largesse matérielle. En effet, vous ne reconnaissez pas les bénédictions que D.ieu vous a accordées dans un domaine encore plus essentiel que la bonne santé et l’opulence matérielle. Vous avez des fils et des filles suivant le chemin de D.ieu !

Quand on ne reconnaît pas le bien visible et tangible que D.ieu accorde, bien plus quand on le fait d’une manière si effroyable que l’on peut employer les expressions terribles figurant dans votre lettre, comment s’étonner que l’on n’obtienne pas les bénédictions célestes dans les autres domaines ?

J’espère que ces quelques lignes suffiront pour éclairer vos yeux, afin que vous puissiez observer la réalité telle qu’elle est.

Si vous servez D.ieu avec une joie réelle et profonde, vous accroîtrez sûrement les bénédictions de D.ieu pour votre santé et pour gagner votre vie, comme le précisent différents textes, en particulier le Zohar, tome 2, page 184b.

Vous avez sans doute un temps fixé pour l’étude de la partie révélée de la Torah et de la ‘Hassidout. Si ce n’est pas le cas, vous le fixerez, à l’avenir. Il serait bon de faire vérifier vos Tefillin, de même que les Mezouzot de votre maison. Chaque matin de semaine, avant la prière du matin, vous donnerez quelques pièces à la Tsédaka.

Avec ma bénédiction,

Pour le Rabbi Chlita,
le secrétaire,

Notes

(1) De l’Admour Hazaken des prisons tsaristes.
(2) Près du tombeau du précédent Rabbi.
(3) Le fait de ne pas avoir connu le bien de son vivant.