Par la grâce de D.ieu,
23 Kislev 5716,
Brooklyn,
Au grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
ayant une profonde analyse et de multiples connaissances,
le Rav David(1),
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre du 21 Kislev, dans laquelle vous évoquez la décision hala’hique de l’Admour Hazaken(2), dans son Sidour, concernant l’entrée du Chabbat. Il retient l’avis des Gaonim sur la période de la tombée de la nuit et vous faites remarquer que, dans son Choul’han Arou’h, chapitre 261, paragraphe 5, il mentionne celui de Rabbénou Tam. Vous me demandez quel est l’avis ultérieur, devant être retenu.
Son petit-fils, le Tséma’h Tsédek, a souligné, dans ses commentaires du traité Chabbat, à la fin du chapitre 7, page 46d, que le Sidour avait été rédigé longtemps après le Choul’han Arou’h. C’est donc le Sidour qui doit être retenu pour déterminer la Hala’ha concrètement applicable, dans ce domaine comme dans beaucoup d’autres, pour lesquels on constate également une différence avec le Choul’han Arou’h. Ces points sont, pour la plupart, présentés dans les Pisskeï Ha Sidour, du grand Rav et ‘Hassid, le Rav Avraham ‘Haïm Naé, de Jérusalem, puisse-t-elle être restaurée et rebâtie par notre juste Machia’h, très bientôt et de nos jours.
Il est à noter que le Ketsot Ha Choul’han, du Rav Naé également, à la fin de la troisième partie, apporte plusieurs précisions sur l’entrée du Chabbat, telle qu’elle est définie par l’Admour Hazaken.
Je vous adresse ma bénédiction de réussite dans vos efforts afin de clarifier les notions de la Torah et, en particulier, les lois du coucher du soleil, desquelles dépendent de nombreux et importants principes. Plusieurs, parmi nos grands, ont déjà abordé ces sujets, mais, en de multiples aspects, ils doivent encore être précisés et clarifiés par des spécialistes(3), d’après les indications et les directives des Sages d’Israël, enseignant la Torah dans les premières et les dernières générations, jusqu’au plus grand parmi les plus récents, l’Admour Hazaken.
Nous vivons actuellement le coucher du soleil du sixième millénaire et du septième, les sixième et septième jours de la création. Tous en ont conscience et s’efforcent de terminer le travail avant la tombée de la nuit, comme le dit Rachi, dans son commentaire du traité Ketouvot 103a. Puisse donc D.ieu faire que chacun d’entre nous réussisse à mener à bien la mission qui lui est confiée, une mission céleste, celle de bâtir pour D.ieu une demeure ici-bas. De la sorte, “ la nuit éclairera comme le jour ”, en l’occurrence le septième millénaire. Et, nos Sages disent que, pendant la création, cette lumière brilla pendant trente six heures.
Avec ma bénédiction,
M. Schneerson,
Notes
(1) Le Rav D. Shapiro, auteur du Bneï Tsion, paru à New York, en 5716. Voir, à son sujet, la lettre n°233.
(2) Voir, à ce sujet, les lettres n°3387 et 4203.
(3) Textuellement “ par des menuisiers et fils de menuisiers ”.