Par la grâce de D.ieu,
10 Kislev 5716,
Brooklyn,
Au grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu
et se consacre aux besoins communautaires,
le Rav Ephraïm Eliézer Ha Cohen(1),
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre carte postale. Vous me dites que vous êtes un peu surpris par les deux discours ‘hassidiques du Torah Or, intitulés “ De nombreuses eaux ”. En effet, le premier explique que ces nombreuses eaux(2) sont les tracas inhérents à la nécessité de gagner sa vie et, le second, qu’elles correspondent à la réflexion.
En fait, le premier commentaire est basé sur la partie révélée de la Torah, sur le traité Sotta 21a, de même que sur la partie révélée de son enseignement profond, le Midrach Chir Ha Chirim, à cette référence. Le second commentaire, en revanche, est conforme à la dimension cachée de la Torah. C’est la raison pour laquelle, dès son début, il renvoie au Zohar.
Et, l’on peut avancer que ces deux interprétations se complètent. En effet, l’intellect humain, qu’il s’agisse de celui de l’Homme céleste ou de l’homme terrestre, de même que la réflexion qu’il permet, selon ses limites, sont à l’origine de la dimension finie du monde. Cette limite fait que l’on conçoit du soucis pour gagner sa vie, que la pensée peut donc être salutaire, en la matière.
Puis, lorsque l’on descend encore plus bas(3), les forces du mal exercent une emprise. Dès lors, devient possible la situation décrite, à propos des nations, par le Chir Ha Chirim Rabba. Enfin, l’on descend, de nouveau et, dès lors, la faute est concevable, comme l’explique la Guemara.
Je vous joins nos dernières parutions. Vous en mettrez sûrement le contenu à la disposition du plus grand nombre. Le mérite public dépend de vous.
Avec ma bénédiction,
Notes
(1) Le Rav E. E. Yalles, de Philadelphie. Voir, à son sujet, les lettres n°3426, 3975, 4056 et 4176.
(2) Celles du déluge.
(3) Dans ces limites du monde.