Par la grâce de D.ieu,
10 Kislev 5716,
Brooklyn,
Au Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu
et se consacre aux besoins communautaires,
le Rav Yo’hanan(1), auquel D.ieu accordera longue vie,
secrétaire de la synagogue Loubavitch, à Loubavitch(2),
Je vous salue et vous bénis,
J’ai reçu, avec plaisir, votre lettre du jour de la naissance et de la Hilloula de l’Admour Haémtsahi(3), fils de l’Admour Hazaken, avec ce qu’elle contenait. J’ai été satisfait de lire le début de celle-ci, conforme aux termes de l’Admour Hazaken, au début d’Iguéret Ha Kodech : “ On introduit ses propos par une bénédiction, afin de bénir et de louer l’Eternel, Qui est bon. Or, il n’est de bon que la Torah, la Torah intègre de D.ieu ”. Vous y exposez, en effet, les cours publics de Torah qui sont dispensés dans la synagogue Loubavitch, à Loubavitch(2). On est tenu de s’exprimer dans les termes du maître et je reprendrai donc la formulation de ce même passage d’Iguéret Ha Kodech :
“ Je vous remercie pour le passé et formule une requête pour l’avenir. Continuez et intensifiez tout cela, en encourageant le cœur de ceux qui sont vaillants ”.
D’après le discours ‘hassidique prononcé pendant ce Chabbat qui a béni le mois de la délivrance(4), basé sur des textes du Rabbi Rachab et de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, il est possible d’expliquer que la vaillance est une vitalité accrue. L’enchaînement des mondes, du plus haut vers le plus bas, en apporte la preuve, puisque la vitalité supérieure est comparée aux “ fortes pluies ”, à la vitalité la plus intense dont l’homme peut disposer et qui lui permet de raffermir l’élévation de la matière vers la spiritualité.
Puisse D.ieu faire que votre étude publique tende également vers ce but, en particulier celle de la dimension profonde de la Torah, qui est effectivement une révélation céleste. Elle aura donc une vitalité accrue et renforcera celle des participants à ce cours, qualitativement et aussi quantitativement, par leur nombre. De la sorte, l’étude elle-même connaîtra l’élévation, tout en restant liée à ce qui se trouve ici-bas, c’est-à-dire à l’action concrète et quotidienne, y compris au milieu de la semaine et dans les domaines permis.
Ces jours sont propices à cela, puisqu’ils séparent le 10 du 19 Kislev. Cette dernière date, en particulier est la fête de notre délivrance et de la liberté de nos âmes, lorsque la lumière et la vitalité de nos âmes nous ont été accordées. Une décision qui y sera prise, dans ces domaines, sera donc fructueuse et s’accomplira le dicton de nos saints maîtres selon lequel “ un processus se déroule de la manière dont il a été enclenché ”(5).
Je vous adresse ma bénédiction afin de donner de bonnes nouvelles de tout cela et je salue tous ceux qui participent à ces cours. Que s’accomplisse en chacun d’entre eux et en les membres de leur famille la décision du Tribunal céleste selon laquelle, en tout ce qui concerne la Torah, la crainte de D.ieu et les bons comportements, ceux qui sont attachés à lui(6) et suivent sa voie connaîtraient le dessus, en un bien visible et tangible.
M. Schneerson,
N. B. : J’ai lu avec plaisir, dans votre lettre, qu’une étude a été introduite pour les jeunes femmes, auxquelles D.ieu accordera longue vie. Dans un premier temps, le contexte de la ‘Hassidout leur a été présenté et elles ont exprimé le désir d’en apprendre les textes. Il est clair qu’il faut accéder à cette requête.
Si l’on a connaissance des instructions données, à l’époque(7), par mon beau-père, le Rabbi, quant aux textes ou aux ouvrages qu’il convient d’étudier, on les mettra, bien entendu, à profit. Ceux-ci incluent également le début de Kountrass Oumayan. En revanche, il sera difficile d’en étudier l’ensemble(8), d’autant que plusieurs jours s’écoulent entre deux cours. On s’efforcera donc, à chaque fois, d’aboutir à une conclusion. Par ailleurs, vous trouverez également de la matière dans le Séfer Ha Maamarim Yiddich et dans quelques discours imprimés dans différents fascicules.
A mon sens, il serait bon d’expliquer également, à chaque cours, une idée du contexte de la ‘Hassidout ou bien une histoire des Justes. Il conviendrait également que quelqu’un note ce qui est dit, car il est presque certain que cela pourra servir également dans d’autres endroits. Le mérite public dépend de vous.
Je vous joins un chèque, à titre de participation pour la restauration des Sifreï Torah de la synagogue Loubavitch, à Loubavitch.
Que D.ieu vous accorde une bonne santé et vous permette de retrouver vos forces, au sens le plus simple et selon l’explication qu’en donne l’Admour Hazaken, dans le discours ‘hassidique intitulé “ Cantique d’Etan l’Ezra’hi ”, figurant dans le Kountrass Limoud Ha ‘Hassidout.
Vous redoublerez d’ardeur, dans votre mission sacrée, en tout ce qui vient d’être dit. Vous donnerez également de bonnes nouvelles de l’état de santé de votre épouse, à laquelle D.ieu accordera longue vie. Vous ferez tout cela en bonne santé morale et donc en bonne santé physique.
Notes
(1) Le Rav Y. Gordon. Voir, à son sujet, la lettre n°3844.
(2) 770, Eastern Parkway, à Brooklyn.
(3) Le 9 Kislev.
(4) Il s’agit du discours ‘hassidique intitulé “ Il a libéré mon âme dans la paix ”, figurant dans le Séfer Ha Maamarim 5716, page 399, basé sur celui du Rabbi Rachab, dans le Séfer Ha Maamarim 5678, page 92 et sur celui du précédent Rabbi, dans le Séfer Ha Maamarim 5707, page 201.
(5) Voir, à ce sujet, les lettres n°2984, 3972 et 3973.
(6) De l’Admour Hazaken. Voir, à ce sujet, les lettres n°3829, 3935 et 3943.
(7) Voir le Séfer Toledot ‘Habad Be Erets Ha Kodech, au chapitre 30.
(8) Qui est beaucoup plus complexe que le début.