Par la grâce de D.ieu,
7 Kislev 5716,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
J’ai été frappé d’effroi lorsque j’ai reçu, ces jours-ci, la visite du Rav de Helmits(1), qui réside actuellement à Cleveland. Répondant à ma question, il m’a dit qu’il n’avait pas entendu parler d’un Mikwé dans sa ville(2). Il craignait donc que rien n’ait été fait. Or, je viens de recevoir votre lettre du second jour de Roch ‘Hodech Kislev et j’y apprends que cette crainte est effectivement fondée.
Vous me dites que la situation morale est basse. C’est, bien au contraire, une raison de plus, une responsabilité accrue, soulignant à quel point il est nécessaire de réparer. Car, les autres n’ont pas conscience de l’importance et de la gravité de tout cela.
Il en est de même pour toutes les autres carences que vous constatez dans votre communauté. Vous en déduisez, semble-t-il, que vous ne devez rien faire, alors qu’en toute logique, vous devriez adopter la conclusion inverse.
La Providence divine vous a conduit dans un certain endroit, dont vous êtes le Rav. Vous avez accepté cette nomination et vous en portez donc la responsabilité. A l’inverse, nos Sages nous ont fait savoir que D.ieu exige uniquement en fonction des forces qu’Il accorde. Il est donc certain que vous disposez de toutes celles qui sont nécessaires pour assumer votre mission.
Vous savez ce que dit la Hala’ha, à propos d’un dépôt que l’on garde sans recevoir de rétribution. A partir du moment où on pense lui imprimer un mouvement, d’après l’avis le plus rigoriste, ou en tout état de cause, dès la réalisation de ce mouvement, l’homme endosse la responsabilité de ce qui en découle, selon le traité Baba Metsya 43b.
Vous m’avez écrit que le coût du Mikwé serait d’environ cinq cents dollars et je suis disposé à obtenir un prêt, de ce montant, qui sera remboursable en vingt mois. Peut-être pourrez-vous ainsi, plus aisément, mettre en éveil la pointe de Judaïsme qui se trouve dans le cœur de chacun, afin d’obtenir la pureté des enfants d’Israël, qui prépare également l’accomplissement de la promesse selon laquelle “ Je vous aspergerai d’eaux pures ”.
Puisse D.ieu faire qu’il en soit ainsi, au plus vite et en toute intégrité.
Je vous adresse ce qui est paru dernièrement. Sans doute en mettrez-vous le contenu à la disposition du plus grand nombre. Le mérite public dépend de vous.
Avec ma bénédiction,
Notes
(1) Le Rav ‘Haïm Yom Tov Lipa Deutsch.
(2) Voir, à ce sujet, la lettre n°3662.