Par la grâce de D.ieu,
18 Tichri 5716,
Brooklyn,
Au distingué ‘Hassid qui craint D.ieu
et se consacre aux besoins communautaires,
monsieur C. B., qui est appelé docteur Ulman,
Je vous salue et vous bénis,
J’ai bien reçu votre lettre du 29/9, de même que l’imprimé qui l’accompagnait et dont je vous remercie.
Vous faites remarquer que les Juifs réformés ne manquent pas de moyens, ce qui n’est pas le cas, dans le domaine de la sainteté. Et vous concluez en disant : “ Pourquoi l’homme vivant se plaint-il ? ”. Peut-être doit-il simplement se contenter d’être vivant(1).
Il est inutile d’expliquer longuement ce qui doit être une évidence, c’est-à-dire la nécessité d’exclure une telle conclusion. L’histoire du peuple d’Israël, pendant des millénaires, en fait la preuve. Le verset demande : “ Pourquoi la voie des impies(2) est-elle fructueuse ? ” et nos Sages rapportent que Moché, maître de tout Israël, se posait déjà cette question. Malgré cela, il reçut la Torah sur le mont Sinaï et la transmit, jusqu’à notre génération et pour les époques futures.
Car, elle est une Torah éternelle, de la même étymologie que Horaa, enseignement. Elle est immuable, en tout lieu et en tout temps. Et, ses directives s’imposent, constituent un mérite pour chacun.
Parmi ces directives, il y a celle qui figure dans la Michna, à la fin du traité Kiddouchin : “ J’ai été créé pour servir mon Créateur ”. Il s’agit d’une Injonction perpétuelle, s’appliquant en tout lieu, à chaque instant de la vie de l’homme et l’on peut la mettre en pratique uniquement selon la voie qui nous a été tracée par le Créateur du monde, celle qui consiste à diffuser “ la bougie (qui) est une Mitsva et la Torah (qui) est une lumière ”, de même que le luminaire de la Torah, qui en est la dimension profonde, dans ses propres quatre coudées, au milieu desquelles se trouvent le corps et l’âme animale, dans l’environnement proche et même éloigné.
Toutes les interrogations qui troublent et parfois même voilent et obscurcissent, peuvent, pour la plupart, trouver une explication, avec l’effort et l’approfondissement qui conviennent, de même qu’avec l’aide de D.ieu. Mais, même si l’on n’est pas parvenu à ce stade, d’autant que, comme on peut le vérifier, ceux qui sont susceptibles de connaître l’élévation et d’acquérir une profonde connaissance sont peu nombreux, on n’est en aucune façon dispensé pour cela d’assumer cette mission au quotidien.
Le Saint béni soit-Il attend cette action de votre part. Il vous a donc sûrement accordé toutes les forces nécessaires pour mener à bien cette mission. En conséquence, tout ne dépend que de votre volonté. En effet, une question que l’on se pose n’empêche pas de satisfaire les besoins physiques du corps, de manger et de boire. Combien plus ne doit-elle pas empêcher de satisfaire les besoins de la source de la vitalité du corps, sa nourriture spirituelle, qui est la Torah et les Mitsvot.
Avec ma bénédiction de réussite en tout ce qui vient d’être dit et pour donner de bonnes nouvelles,
Du fait de la sainteté de la fête(3), le Rabbi Chlita ne signe pas cette lettre et je le fais donc à sa place,
Le secrétaire,
Notes
(1) Sans chercher a agir dans le monde, en étant uniquement passif.
(2) Qui sont passifs et ne servent pas D.ieu, à l’image, en l’occurrence, des Juifs reformés.
(3) De Soukkot.