Par la grâce de D.ieu,
Jours de Seli'hot 5715,
Brooklyn,
Au grand Rav, distingué 'Hassid qui craint D.ieu,
le Rav Barou'h(1),
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre du 25 Elloul, avec ce qu'elle contenait.
A) Concernant la Meguila, notre coutume, conformément à une directive de mon beau-père, le Rabbi, est de la secouer deux fois, en disant "cette missive" et "cette seconde missive de Pourim". Le mot "cette" a été omis, dans le Hayom Yom. Ceci a été corrigé dans le recueil de coutumes(2), qui se trouve à la fin de la Rechimat Esther, publiée par les éditions Kehot.
B) J'ai fait remarquer, à propos du calendrier mural du Collel(3), que ce qui est dit à propos de la phrase "Inscris-nous dans le livre" est une erreur(4). Je voulais dire que l'alternative suivante se présente. Ou bien l'on précise également "de la vie", comme le dit le Ketsot Ha Choul'han, chapitre 21, paragraphe 4, ou bien il suffit de dire "Inscris-nous", comme l'indique le Dére'h 'Haïm. La logique établit qu'il doit en être ainsi(5).
C) Je vous remercie pour les références que vous me donnez, à propos de "Je Le rendrai favorable" et "Je Le séduirai"(6).
D) S'agissant de vos remarques sur la ponctuation des cantiques du Ma'hzor de Roch Hachana et de Yom Kippour, il y a effectivement, de nombreuses vérifications à faire, dans ce domaine. Il semble que l'on y trouve plusieurs confusions, du fait des erreurs du copiste, qui n'y a pas prêté attention. Puis, lorsqu'une erreur s'installe, elle est conservée. Il est dommage qu'il n'y ait pas un expert, en la matière, qui puisse se consacrer à tout cela.
A l'occasion de la nouvelle année, qui arrive, pour nous et pour tout Israël, pour le bien et pour la bénédiction, je vous adresse la mienne, pour vous et pour tous les vôtres, afin que vous soyez inscrits et scellés pour une bonne et douce année, matériellement et spirituellement.
Avec ma bénédiction,
J'ai ajouté le mot "Chabbat" à la prière de Min'ha de Roch Hachana. Il est clair que je souhaitais exclure ce que dit le traité Taanit, puisque l'on récite alors une Haftara. C'est bien évident.
Vous m'interrogez sur le cantique de la Neïla, "Nous sommes à D.ieu et nos yeux sont tournés vers D.ieu", basé sur le traité Soukka 53b(7). Il est bon de corriger la version qui s'est répandue. C'est sans doute pour cela que le texte a été modifié, par rapport à celui de la Michna, que l'expression "nos yeux" est intercalée afin de faire une interruption entre les deux Noms de D.ieu, soulignant ainsi qu'il s'agit d'une idée différente.
De même, on peut dire qu'il n'en est pas de même pour une prière émanant de la communauté, comme l'explique le Baït 'Hadach, Ora'h 'Haïm, au chapitre 61, le Peri Megadim et le Ma'hatsit Ha Chekel, sur le Maguen Avraham, paragraphe 9.
J'ai vu également que les responsa Chéélat Chalom, dernière édition(8), traitent de ce sujet, mais je ne dispose pas de cet ouvrage.
Notes
(1) Le Rav B. Naé, de Jérusalem.
(2) Et également dans le Hayom Yom, à partir de 5717-1957, qui dit: "On secoue la Meguila en disant 'cette missive' et 'cette seconde missive de Pourim'".
(3) Il s'agit du recueil des lois et coutumes de la synagogue, pour les 'Hassidim 'Habad, publié par le Collel 'Habad. Celui-ci fut conçu par le Rav Avraham 'Haïm Naé et il comporte quelques ajouts de son fils, le Rav Barou'h Naé, destinataire de la présente lettre. Ce dernier avait envoyé au Rabbi l'épreuve du calendrier de 5716 et le Rabbi le lui avait restitué, en y ajoutant ses propres commentaires.
(4) A propos de la prière d'Arvit, à l'issue de Yom Kippour, il était dit que celui qui se trompe et intercale, dans son texte, la phrase "Inscris-nous dans le livre" doit terminer sa Amida, puis en faire une seconde, à titre d'offrande pour D.ieu. Le Rabbi précisa donc que ceci était une erreur.
(5) Que l'erreur porte ou sur une phrase entière ou sur un seul mot, mais non sur une demi phrase.
(6) Le Maharil et le Tachbets ont une autre version de cette formule qui figure dans la prière des jours redoutables. Le Rabbi écrivait donc, dans les additifs aux coutumes de Roch Hachana et de Yom Kippour, Séfer Ha Minhaguim 'Habad, page 61, note 11: "Il est surprenant qu'aucune remarque n'ait été faite, à ce sujet, par exemple dans le cantique Oufad Me Az." Depuis, lors, le texte a été modifié dans les dernières éditions du Ma'hzor.
(7) Qui dit: "Nous sommes à D.ieu et vers D.ieu nos yeux sont tournés. Comment cette formulation est-elle possible? Rabbi Zeïra n'a-t-il pas dit que celui qui répète deux fois le mot Chema est comme s'il disait deux fois Modim (que l'on doit faire taire immédiatement)? Il faut donc dire ainsi: Nous nous prosternons devant D.ieu et nos yeux placent leur espoir en D.ieu."
(8) Au chapitre 48.