Lettre n° 3773

Par la grâce de D.ieu,
14 Elloul 5715,
Brooklyn,

Au distingué ‘Hassid qui craint D.ieu
et assume une mission divine,
le Rav Tsvi Leïb Halevi(1),

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre du 4 Elloul, dans laquelle vous évoquez le nombre de lignes que comptent les Tefillin et la coutume des Sefardim(2), en la matière(3).

Il est, en chaque pays, deux catégories de coutumes, celles qui sont précises et doivent être pratiquées d’une certaine façon ou bien celles qui sont, en fait, des absences de coutumes, c’est-à-dire que chacun fait ce qu’il entend, sans que rien ne soit tranché.

Dans le premier cas, il faut, bien entendu, conserver la coutume de leurs ancêtres. Néanmoins, si l’initiative vient de leur part, il faut, à chaque fois, se demander ce qu’il y a lieu de faire.

Dans le second cas, en revanche, on doit, de manière sereine et pacifique, introduire notre coutume, qui ne contredit pas la leur. C’est bien le cas pour le nombre de lignes, d’après ce que vous écrivez.

Vous me demandez ce que vous devez faire pour le second jour de la prochaine fête(4). Vous êtes à l’extérieur d’Erets Israël, avec tous les membres de votre famille et je ne vois donc pas quel est le doute, en la matière. Vous célébrerez les deux jours des prochaines fêtes.

Vous me dites que votre enseignement progresse, que vous vous efforcez d’influencer les élèves également dans les domaines qui ne sont pas directement liés à votre enseignement et j’en suis satisfait. Au final, tout cela a bien une finalité unique, l’acceptation pleine et entière du joug de la royauté divine. Bien plus, il est expliqué que toutes les Mitsvot dépendent les unes des autres.

Je vous joins un recueil relatif à Elloul, dont vous mettrez sûrement le contenu à la disposition de tous. Le mérite public dépend de vous.

Avec ma bénédiction de réussite dans votre mission sacrée, afin que vous soyez inscrit et scellé pour une bonne année,

Notes

(1) Le Rav T. L. Lewin, de Meknès, Maroc.
(2) Au Maroc, où le Rav Lewin s’était rendu pour y ouvrir une classe de Sofrim et de fabrication de boîtiers des Tefillin. Voir “ Vingt ans de mission sacrée au Maroc ”, du Rav Lipsker, paru à New York en 5741-1981, à New York, à la page 14.
(3) Le Rabbi note, en bas de page : “ On peut s’interroger sur ce que vous me dites, le fait que les Sefardim ne font pas attention à cela et qu’il y ait six lignes, dans les Tefillin de la tête. C’est le contraire de ce que préconise, a priori, Rabbi Yossef Caro, au chapitre 35, sans que nul ne conteste cet avis. Les écrits du Ari Zal émettent un avis rigoriste, en la matière et l’on sait qu’ils sont suivis par les Sefardim. Peut-être la coutume que vous avez rencontrée est-elle fondée sur une erreur. Il est donc bien clair qu’il faut écrire sept lignes, comme on l’a dit ”.
(4) En effet, le Rav Lewin résidait auparavant en Erets Israël, où il célébrait un seul jour de fête.