Par la grâce de D.ieu,
12 Elloul 5715,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
J'ai bien reçu votre lettre de la fin de Mena'hem Av. Comme vous me le demandez, je mentionnerai tous ceux que vous citez près du saint tombeau de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, afin qu'ils obtiennent la satisfaction de leurs besoins, tels que vous les rappelez dans votre lettre.
Vous savez sans doute qu'en pareil cas, le canal véhiculant l'attachement(1) est le fait de suivre la voie qu'il nous a enseignée, d'adopter les pratiques qu'il a instaurées. Sans doute gardez-vous, ou bien vous garderez désormais les trois études qui concernent chacun. Elles portent sur le 'Houmach, les Tehilim, le Tanya, sont bien connues et ont été instaurées par mon beau-père, le Rabbi.
J'aimerais connaître, plus en détails, les actions menées par celui que vous citez et ses plans, pour l'avenir. Il est sûrement inutile de vous rappeler, de même qu'à votre frère, à quel point il est une obligation personnelle, en tout temps et en tout lieu, mais, a fortiori en notre génération orpheline et dans le pays "vers lequel toujours sont tournés les yeux de D.ieu, du début de l'année à la fin de l'année", d'apporter sa contribution au renforcement du Judaïsme et à sa diffusion, dans l'esprit de la crainte de D.ieu la plus pure.
Combien plus cette responsabilité incombe-t-elle à ceux qui disposent du mérite de leurs ancêtres, ceux-ci ayant eu, eux-mêmes, un tel comportement, pendant les décennies de leur vie physique. Bien plus, nous avons eu le mérite d'obtenir la révélation de l'enseignement du Baal Chem Tov, de ses disciples et des élèves de ses disciples, la 'Hassidout générale qui a été approfondie et commentée par la 'Hassidout 'Habad. Celle-ci souligne l'importance de l'amour du prochain, explique qu'en réalité, les deux Préceptes "Tu aimeras l'Eternel ton D.ieu" et "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" n'en font qu'un.
En effet, Rabbi Akiva enseigne que "Tu aimeras ton prochain comme toi-même" est "un grand principe de la Torah". Le maître de son maître, Hillel l'ancien, qui introduit la sanctification même dans ce qui est profane, puisqu'il exprime son enseignement en araméen, précise, au traité Chabbat 31a, que "c'est là toute la Torah". Il souligne et enseigne que l'on doit "aimer les créatures". Le Tanya l'explique, au chapitre 32 et le Séfer Ha Mitsvot(3), du Tséma'h Tsédek, à la Mitsva de l'amour du prochain.
Ce point est si important qu'il y a tout lieu de craindre que les forces du mal manifestent la plus vive opposition, de même que "le dieu étranger que tu portes en toi", selon l'expression du traité Chabbat 105b. N'ayant d'autre alternative, le mauvais penchant prend l'apparence et l'argumentation d'un érudit de la Torah, empli de crainte de D.ieu. Néanmoins, nos Sages disent que "J'ai créé le mauvais penchant et Je lui ai créé une antidote". Ils nous ont fait connaître sa fourberie, dans notre Torah, Torah de vie et en particulier dans la 'Hassidout.
Si l'on fait preuve de la fermeté qui convient, émanant du domaine de la Sainteté véritable, on peut donc déjouer ses ruses et les arguments fondées sur elles.
Avec ma bénédiction afin que vous me donniez de bonnes nouvelles de tout ce qui vient d'être dit, de même que de ce qui vous concerne personnellement et que vous soyez inscrit et scellé pour une bonne année,
Notes
(1) Au Rabbi dont on sollicite la bénédiction.
(2) En Erets Israël.
(3) Le Dére'h Mitsvoté'ha.