Par la grâce de D.ieu,
1er jour de Roch ‘Hodech Elloul 5715,
Brooklyn, New York,
Au docteur Avraham et à Miriam Aharonov(1),
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre du 12 Mena’hem Av, qui faisait suite à la mienne, laquelle répondait à la question que vous me posiez, sur la manière de donner une expression à votre désir de venir en aide aux activités de ‘Habad, d’une manière large, en notre Terre Sainte, puisse-t-elle être restaurée et rebâtie. Vous évoquez, dans votre courrier, la création d’un “ fonds permanent pour la formation professionnelle(2) des jeunes scolarisés à la Yechiva Tom’heï Temimim Loubavitch, portant le nom du docteur Miriam et d’Avraham Aharonov ”.
Si cette décision est déjà prise, que D.ieu fasse qu’elle soit en un moment bon et fructueux, qu’elle produise de bons fruits, dans une large proportion.
En revanche, si vous pesez encore le pour et le contre, je ne peux pas vous cacher mon opinion, qui est la suivante.
Nous devons tenir compte du fait que nous vivons en une époque troublée, marquée par la crise de l’éducation traditionnelle et surtout de l’éducation ‘hassidique. Chaque instant permettant de sauver les jeunes est donc précieux. En ce moment de combat, une action éducative à effet immédiat doit être privilégiée par rapport à celle qui ne donnera des fruits qu’à terme, car, entre temps, des dizaines, peut-être même des centaines de jeunes israéliens se perdent, ce qu’à D.ieu ne plaise.
De ce point de vue, la conclusion est, bien entendu, que tous les moyens, toutes les forces pouvant être mobilisés doivent, en priorité, être consacrés à l’éducation immédiate et non à un fonds permanent, ni même à la formation professionnelle des jeunes gens et des diplômés. Il convient, avant tout, de fournir aux écoles les moyens d’accueillir un plus grand nombre de jeunes élèves, qui sont “ les brebis du troupeau ”.
Même si, d’un point de vue qualitatif, un tel accomplissement n’est nullement comparable à celui auquel vous aviez pensé, la pratique a, maintes fois, fait la preuve que la multiplication quantitative aboutit, à terme, à un ajout qualitatif. Nos Sages disent, en effet, que “ mille entreprennent l’étude de la Loi Ecrite, cent accèdent à la Michna, dix à la Guemara et un seul à l’enseignement ”.
En tout état de cause, je vous souhaite la réussite dans votre entreprise, quelle que soit la manière dont vous la mènerez à bien. Vous voudrez bien me faire savoir la suite que vous donnerez à tout cela et je vous en remercie d’avance.
Avec mes respects et ma bénédiction afin que vous soyez inscrits et scellés pour une bonne année,
Notes
(1) Voir, à son sujet, la lettre n°3595.
(2) A l’issue des études à la Yechiva.