Lettre n° 3733

Par la grâce de D.ieu,
24 Mena’hem Av 5715,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse au second fascicule qui était joint à votre lettre. Vous me dites que des personnes très différentes les unes des autres se réunissent chez vous, le Chabbat, en ce qui est, en quelque sorte, une réunion ‘hassidique et j’en suis, bien entendu, satisfait.

Il est sûrement inutile de vous rappeler ce que disent nos Sagres, dans la Michna : “ L’acte est essentiel, et non la théorie ”. De chaque réunion ‘hassidique doit donc résulter une “ synthèse finale ”, selon la terminologie 'hassidique. Celle-ci sera concrètement applicable, au moins dans l’aspect pratique de la pensée. Ceci peut être comparé à la supériorité de celui qui base sa prière sur les idées de la ‘Hassidout, par rapport à celui qui se limite à en acquérir la connaissance. Et, cela va peut-être même au delà de cette distinction.

Il est dit que celui qui a fait une erreur sur l’interprétation d’une Michna doit revenir sur ses propos. Il ne faut donc pas qu'il y ait une controverse, une confusion, à ce sujet, d’autant que chacun de ceux que vous citez, dans votre lettre, exerce, à son tour, son influence sur un groupe de personnes. Chaque progrès que l’un d’entre eux fera sera ainsi multiplié par le nombre de ceux qui le suivent. Vous connaissez, à ce sujet, l’image d’une petite bougie, dont la clarté est décuplée par une lanterne.

Certes, on peut observer concrètement et l’on peut comprendre logiquement que l’action concrète est plus difficile à accepter qu’une idée, a fortiori la plus théorique. Néanmoins, nos Sages disent que l’on acquiert la Torah par la souffrance, ce qui veut dire, pour une large part, par des déconvenues et par des hésitations morales.