Par la grâce de D.ieu,
23 Mena’hem Av 5715,
Brooklyn,
Au grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu
et se consacre aux besoins communautaires,
le Rav Issar(1),
Je vous salue et vous bénis,
J’ai bien reçu les deux livres dont vous êtes l’auteur, Ye’hideï Segoula et Rabbi Meïr Yé’hyel d’Ostrovtsa. Je vous en remercie. Sans doute garderez-vous, à l’avenir, cette bonne habitude et vous enverrez vos livres à ma bibliothèque, d’autant qu’ils y sont mis à la disposition du public.
Comme signe d’amitié, j’ai feuilleté ces livres, en fonction du temps dont je disposais. Il me semble qu’il serait d’un grand apport, pour ces articles, de les assortir d'une liste de références(2), après chaque texte ou bien à la fin du livre. Le lecteur pourra les consulter et y trouver plus de détails, à propos de ce qui est exposé, assez brièvement, dans ces textes.
Il serait bon de dresser également la liste des livres et des écrits traitant du même sujet que chaque article. Parfois, au moins pour les personnes de choix, c’est également là un moyen de parvenir à une compréhension plus précise.
J’observe, sur la jaquette du livre, que vous avez l’intention d’en éditer un second volume. Les présents propos ne sont donc pas une plainte relative au passé(3). En effet, il vous sera possible d'indiquer, dans le second volume, les références du premier. Ainsi, les propos des maîtres de notre Torah parfaite ne seront pas inférieurs à ceux dont le contenu est vain, mais qui sont, cependant, agrémentés de références, d’une bibliographie, d’une liste de dates.
Bien plus, en la présente génération orpheline, alors que certaines catégories de personnes peuvent être attirées par un rayon de lumière(4), il faut que ce qu’on leur présente soit extérieurement attrayant, afin de susciter l’intérêt. De la sorte, ce qui n'a qu'une valeur totalement accessoire conduira vers le plus fondamental. Vous savez ce que dit le Rambam, à propos de l’éducation des enfants(5). Et, ceci s’applique encore plus clairement à ceux qui sont des enfants par le niveau de leurs connaissances. Vous consulterez la longue explication qu’il donne, à ce sujet, dans son commentaire de la Michna, traité Sanhédrin, début du chapitre 10. Vous verrez également le Michné Torah, à la fin des lois de la Techouva.
Une autre petite remarque peut être formulée, qui est, cependant, très importante, en notre génération, alors que nombreux sont ceux qui font passer l’obscurité pour de la lumière et la lumière pour de l’obscurité. Vous présentez, dans votre livre, des personnes appartenant à des catégories très différentes et même opposées. Or, pour reprendre l’image du Zohar(6), il est dit que Moché fut enterré dans la Torah et l’on sait que l’on n’enterre côte à côte que des amis. Pourtant, dans votre livre, vous n’avez pas toujours procédé de la sorte(7).
Vous auriez pu répartir ces articles en plusieurs parties, si vous teniez, pour une quelconque raison, à évoquer tous ces sujets à la fois. En tout état de cause, l’auteur d’un article ne doit pas être en opposition à celui de l’article qui lui fait suite. Comme je l’ai dit, tout cela est particulièrement important, car il ne faut pas induire en erreur le lecteur non averti, lequel pensera que tous ceux qui ont présentés conjointement dans le livre possèdent la même grandeur, dans la Torah et dans la crainte de D.ieu. Cette allusion suffira pour qu’un sage comprenne ce que je veux dire.
J’ai observé, dans la liste relative au second volume, le nom du Rabbi Rachab. Une brève biographie, le concernant, qui a été éditée il y a quelques années et qui est basée sur les notes de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, vous a été adressée, par envoi séparé.
Avec mes respects et ma bénédiction afin que vous parveniez à renforcer l’esprit du Judaïsme véritable et de la Tradition d’Israël, pénétrée de lumière et de chaleur ‘hassidiques, parmi ceux qui reçoivent votre influence,
M. Schneerson,
N. B. : Du fait du respect qu’il est nécessaire de témoigner aux écrits saints, il ne semble pas du tout bon de faire imprimer des versets calligraphiés selon l’écriture du Séfer Torah, dans les livres de Hala’ha ou de Aggada et, a fortiori, dans les livres biographiques. Je suis donc très surpris d’observer que vous l’avez fait, à la fin de votre ouvrage.
Une page de la Meguilat Esther a également été éditée, mais cela n’est nullement comparable, car elle ne comporte pas le Nom de D.ieu. En outre, il y avait là un moyen d’indiquer à tous de quelle manière on écrit une Meguila, ce qui n’est pas le cas, en l’occurrence.
Notes
(1) Le Rav I. Fraenkel.
(2) Voir, à ce sujet, la lettre n°3657.
(3) Qui est inutile.
(4) Ramenés à la pratique juive.
(5) Il faut les inciter à étudier la Torah en leur promettant des friandises.
(6) Le Rabbi note, en bas de page : “ Tome 1, page 27b. Vous consulterez également les commentaires du Zohar ”.
(7) Dans le livre, des avis divergents sont présentés l’un à la suite de l’autre.