Lettre n° 3715

Par la grâce de D.ieu,
14 Mena'hem Av 5715,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre du 7 Mena'hem Av et à ce qu'elle contenait. Vous répondiez vous-même à la proposition que j'avais formulée. En effet, peu sont ceux qui savent exactement ce qui s'est passé, en particulier pour tout ce qui concerne les 'Hassidim, la 'Hassidout et ses maîtres. Seules quelques personnes ont pris des notes lorsque les événements se sont passés. Bien plus, il y a également une tradition familiale(1), dont une large part n'est pas connue, y compris des 'Hassidim, à l'exception des plus proches.

Tous les membres de la famille qui se rappellent de dictons ou d'événements, de cette époque, ont, à mon sens, l'obligation sacrée et le mérite de les rédiger par écrit, de la manière la plus précise, sans dissimulation et sans fard.

Pour ce qui est de la dénonciation de Strodov(2), je ne possède aucun élément, à ce sujet. Mais, il peut s'en trouver dans la partie des manuscrits de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, qui n'a pas encore été classée.

Néanmoins, mon beau-père, le Rabbi, m'a raconté, une fois, qu'étant jeune, il a connu le Rav Neumark(3), de Strodov. Celui-ci avait été emprisonné(4), car il s'était déclaré coupable(5) et, à ce propos, il avait donné l'explication logique suivante: "Une de ses heures…".

Mon beau-père, le Rabbi, m'expliqua ce qu'il voulait dire. Il était si important pour lui qu'une seule heure du Rabbi Maharach ne soit pas perdue, qu'il fit le choix de se déclarer coupable.

Avec mes respects et ma bénédiction,

Notes

(1) De la famille du Rabbi.
(2) Voir, à ce propos, les lettres du Rabbi Maharach, lettre n°19 et, plus en détails, le livre intitulé "la force de la cause plaidée" de Fishel Schneersohn.
(3) Le Rav 'Haïm Meshulam Zalman Neumark, qui fut, successivement, Rav de Strodov, Vitebsk et Nevel.
(4) A la suite de cette dénonciation.
(5) Afin de sauver le Rabbi Maharach, sur lequel l'accusation portait.