Par la grâce de D.ieu,
29 Tamouz 5715,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre du 24 Tamouz. Il est dommage que vous attendiez un événement malheureux pour m’écrire. En effet, l’amour du prochain est une Mitsva que l'on peut concevoir logiquement. Bien plus, elle est un grand principe de la Torah et même son fondement, selon Rabbi Akiva et comme le précise aussi Hillel l’ancien. Le Tanya l’explique, au chapitre 32, de même que le Séfer Hamitsvot du Tséma’h Tsédek, à la Mitsva d’aimer son prochain. Il aurait donc fallu m’écrire pour m’annoncer également des événements réjouissants. De la sorte, les lettres appartenant à la seconde catégorie auraient été moins nombreuses.
A la fin de votre lettre, vous écrivez : “ Je travaille très dur afin de maintenir une caisse de bienfaisance portant le nom de nos martyrs. C’est moi qui la dirige ”. Il y a une contradiction entre le début et la fin de cette formulation. Travailler pour une caisse de bienfaisance ne peut pas être dur, car ceci procure une satisfaction morale particulièrement forte.
Un travail dur ne procure pas de satisfaction, même s’il est très aisé, alors que celui qui est effectué avec plaisir et de plein gré, raffermit la santé morale et physique. Si vous méditez, même quelques instants, au verset : “ Celui qui prend le pauvre en pitié prête à D.ieu ”, à l’affirmation de nos Sages selon laquelle “ la bienfaisance est plus importante que la Tsédaka ”, vous remercierez D.ieu pour le sort enviable qui est, chaque jour, le vôtre, puisque D.ieu vous a choisi pour venir en aide à ceux qui sont dans le besoin.
Puisse D.ieu faire que, pour de longs jours et de bonnes années, vous connaissiez la réussite dans cette œuvre de bienfaisance, au service de la communauté. Par ailleurs, vous cumulez sans doute les trois piliers du service de D.ieu, que sont la Torah, la prière et les bonnes actions, à titre individuel.
Comme vous me le demandez, je citerai tous les noms que vous me transmettez, près du saint tombeau de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera. D.ieu permettra que vous m’annonciez de bonnes nouvelles de tout cela.
Avec ma bénédiction,