Lettre n° 3673

Par la grâce de D.ieu,
25 Tamouz 5715,
Brooklyn,

Au grand Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
le Rav Avraham Halevi(1),

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre du 3 Tamouz, dans laquelle vous me dites que vous m’avez envoyé quelques fascicules de votre livre Netiv Yachar, pour lequel vous sollicitez mon accord.

Vous savez que notre coutume, pour diverses raisons, est de ne pas donner d’accord sur les livres. Que D.ieu vous accorde de grandir et d’embellir la Torah, qui suscite l’action concrète, pénétrée de crainte et d’amour de D.ieu.

Le Zohar et les Tikouneï Zohar soulignent que l’amour et la crainte de D.ieu sont nécessaires pour apporter l’élévation et vous connaissez le dicton de l’Admour Hazaken, auteur du Tanya et Décisionnaire de la partie cachée de la Torah, auteur du Choul’han Arou’h et Décisionnaire de la partie révélée de la Torah, selon lequel on trouve une allusion à tout cela dans le Talmud, au traité Pessa’him 50b.

Comme à mon habitude, je vous joins quelques remarques sur ces fascicules.

Avec ma bénédiction de réussite en tout ce qui vient d’être dit,

Ces remarques sont formulées en se basant sur l’affirmation de nos Sages, énoncée au traité Baba Metsya 84a, d’après laquelle “ il faut poser des questions afin d’élargir l’objet de l’étude. Mais, n’ai-je pas conscience qu’il a bien parlé(2) ? ”, même si, d’ordinaire, on ne soulève pas d’objection contre un commentaire(3).

Début du premier fascicule : Il ne fut pas clairement enjoint aux végétaux de se répartir entre les espèces. Le Yerouchalmi Kilaïm, chapitre 1, paragraphe 7, permet d’établir clairement qu’il n’y a pas d’interdiction ou, en tout cas, pas d’obligation, en la matière, comme l’expliquent, en particulier, les Tossafot au traité ‘Houlin 60a, le Maharcha à la même référence et la Torah Chléma.

Début du second fascicule : “ D’un fil à un lacet de sandale ”. Un lacet de sandale est également un bien et non une âme. En fait, on peut expliquer que le fil constitue une parure ou un vêtement de la tête, selon le traité Chabbat, au début du chapitre 6, alors que le lacet est lié au pied.

Début du troisième fascicule : Béer Cheva. Au sens simple, une différence doit être faite entre les noms cités par les versets Béréchit 21, 31 et 26, 33, comme l’explique le Sforno.

Début du quatrième fascicule : Le chameau est lié à la Klipat Noga(4). Vous consulterez le Meoreï Or, à l’article “ porc ”, également lié à la Klipat Noga. Néanmoins, seul ce dernier sera pur(5), mais non le chameau, le lapin et le lièvre. Le porc est le seul à posséder les signes qui le caractérisent(6), alors que le chameau(7) est identique au lapin et au lièvre. Dans la Parchat Reéh, son nom est cité dans un verset indépendant.

Pourquoi les chameaux ont-ils été omis ? On peut l’expliquer de la façon suivante :

A) Au sens simple, les émissaires de Yaakov chevauchaient des chameaux, comme le disent nos Sages, dans le Midrach Béréchit Rabba, chapitre 60, paragraphe 14, à propos du verset : “ Elles chevauchèrent des chameaux ”. C’est pour cela qu’il n’était pas nécessaire de les mentionner. Malgré cela, on cite le serviteur, car un émissaire peut également être un fils, par exemple.

B) D’après le commentaire, basé sur l’affirmation de nos Sages, dans le Midrach Béréchit Rabba, le chameau, par son signe d’impureté, fait allusion à Esav, qui est également impur, alors que Yaakov est pur. C’est pour cela qu’il n’est pas cité. On peut le comprendre d’après l’explication du Torah Or, de l’Admour Hazaken, au début de la Parchat Vaychla’h, selon laquelle Yaakov pensait qu’Esav avait déjà obtenu l’élévation. On consultera ce texte.

Début du cinquième fascicule : Le commentaire de l’expression “ en ces termes ” n’est pas exact. Bien au contraire, cette expression fait allusion à l’élévation véritable et parfaite, comme le dit le Ramban, à propos du verset Chemot 6, 10.

Là encore, l’interprétation qu’il convient de retenir est la suivante. Il ne s’agit pas simplement de ce que j’ai entendu, mais bien de ce qui a été dit, de la manière la plus claire.

Notes

(1) Le Rav A. Horowitz, de Jérusalem.
(2) La formulation de ces remarques ne remet pas en cause la valeur du travail accompli.
(3) Puisque l’on peut imaginer de maintenir deux commentaires divergents, seule la Hala’ha devant adopter une conclusion unique.
(4) La force du mal qui peut connaître l’élévation vers le domaine de la Sainteté.
(5) Dans le monde futur.
(6) Il a le sabot fendu, mais ne rumine pas.
(7) Qui rumine, mais n’a pas le sabot fendu.