Par la grâce de D.ieu,
Veille de Chavouot 5715,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre du 9 Iyar, que j'ai reçue avec un peu de retard. Vous me décrivez vos multiples activités et vos difficultés pour vous concentrer, ce qui a également un effet sur votre étude de la partie révélée de la Torah et de la 'Hassidout, de même que sur la ferveur de votre prière.
Un bon conseil, en la matière, est le suivant: "Acquiers-toi un ami". D'ores et déjà, vous évoquez sûrement tous ces sujets, de temps à autre, avec les 'Hassidim les plus âgés. Mais, en outre, vous aurez également un ami véritable, auquel vous pourrez révéler les défauts que vous portez en votre cœur.
Nos Sages disent que "celui qui a un soucis en son cœur en parlera" et l'Admour Haémtsahi précise(1) que, de cette façon, deux âmes divines luttent contre une seule âme animale(2). On peut vérifier concrètement l'intérêt d'une telle démarche.
Vous me parlez également de la manière dont vous mettez les Tefillin et de ce que vous avez vu dans les responsa du Tséma'h Tsédek. Vous me demandez si vous devez refaire la bénédiction, quand vous les portez sur votre second bras, après la prière(3). Il n'y a pas lieu de le faire car, dans le doute, on s'abstient de réciter une bénédiction.
En fait, la question se poserait uniquement si elle était formulée en sens inverse. Faut-il dire la bénédiction quand on place les Tefillin sur le premier bras, dès lors qu'il y a un doute? Néanmoins, vous pensez sûrement, en disant cette bénédiction, au second bras, sur lequel vous mettrez les Tefillin par la suite.
Concrètement, comment devez-vous mettre les Tefillin? Tous les détails nécessaires ne figurent pas dans votre lettre et vous soumettrez donc cette question à des Rabbanim, tranchant concrètement la Hala'ha et craignant D.ieu. Ils vous indiqueront ce qu'il y a lieu de faire.
Dernier point, qui suscite le plus d'intérêt, vous me dites que vous venez de vous fiancer. Puisse D.ieu vous accorder un Mazal Tov. Ce sera en un moment bon et fructueux. Vous bâtirez un édifice éternel, basé sur la Torah et les Mitsvot, telles qu'elles sont illuminées par le luminaire de la Torah, qui est l'enseignement de la 'Hassidout.
Avec ma bénédiction pour recevoir la Torah avec joie et de manière profonde,
N. B. : Vous me dites que le mariage a été fixé en Iyar 5716(4). Je suis surpris que le délai soit si long. Sans doute les deux familles accepteront-elles d'en avancer la date, en un moment bon et fructueux.
Notes
(1) Voir, à ce sujet, la lettre n°3394.
(2) L'âme animale de l'ami, en revanche, n'intervient pas.
(3) Il s'agit vraisemblablement de quelqu'un qui ne parvient pas à déterminer s'il est droitier ou gaucher.
(4) Soit un an plus tard. Voir, à ce sujet, les lettres n°2973 et 3560.