Lettre n° 3465

Par la grâce de D.ieu,
11 Iyar 5715,
Brooklyn,

Je vous salue et vous bénis,

Je fais réponse à votre lettre de Roch ‘Hodech Iyar, dans laquelle je lis, avec plaisir, que vous avez fixé un temps pour l’étude de “ l’âme de la Torah ”, selon l’expression du Zohar, c’est-à-dire de son enseignement profond qui, à notre époque, a été révélé par la ‘Hassidout.

La Michna dit que “ l’acte est essentiel, et non l’étude ”. Sans doute vous efforcez-vous donc de respecter ses usages et ses pratiques, dans toute la mesure de vos moyens.

L’une de ses pratiques est l’amour du prochain, qui conduit le véritable ‘Hassid ou celui qui s’efforce d’en être un, à diffuser cet enseignement et ce qui s’y rapporte, dans son entourage proche ou même éloigné.

Vous me dites que votre conception du service de D.ieu et de Son amour est évolutive(1). N’en soyez donc pas découragé, ce qu’à D.ieu ne plaise. Le Tanya et plusieurs autres textes expliquent qu’il en est ainsi du fait du combat qui est livré par le mauvais penchant. Parfois, “ l’un se dresse et l’autre tombe ”(2), d’autres fois...(3).

Lorsque Erets Israël fut conquise pour la première fois, il fut dit que “ Je le(4) renverrai peu à peu ” et il en est de même pour chaque Juif, dans la conquête de son Erets Israël spirituelle, de la part qui lui a personnellement été assignée. Celle-ci ne peut être réalisée de but en blanc. Elle doit être progressive. Et, nos Sages nous disent qu’un effort, investi de cette façon, est nécessairement fructueux.

Il en est de même pour la concentration. Il est courant que la situation s’améliore par étapes et non en une seule fois, en passant d’une extrême à l’autre, si ce n’est dans des cas exceptionnels. Placez donc votre confiance en “ Celui qui crée les cœurs ensemble ”. Car, tout dépend de celui qui consent l’effort. Et, si, parfois, on semble reculer, ceci doit avoir pour effet de mettre en éveil des forces supplémentaires, un courage accru et non le découragement, ce qu’à D.ieu ne plaise. C’est ainsi que l’on obtiendra la victoire finale dans ce combat.

Sans doute lisez-vous des Tehilim, chaque jour, après la prière du matin. Vous ferez également connaître cette pratique à votre entourage. Vous trouverez les mots pour expliquer qu’elle concerne particulièrement ceux qui sont dans l’armée, laquelle est basée sur la discipline et l’obéissance. Or, s’il faut obéir aux officiers, qui sont des hommes et doivent eux-mêmes adopter une telle attitude, combien plus cela est-il nécessaire envers le Roi, Roi des rois, le Saint béni soit-Il.

Je vous adresse ma bénédiction afin de donner de bonnes nouvelles de tout ce qui vient d’être dit. Vous transmettrez également mes salutations à votre voisin, dont je mentionnerai le nom, avec celui de tous les membres de sa famille, près du saint tombeau de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, chef d’Israël, comme il vous l’a demandé.

Notes

(1) Parfois forte et parfois faible.
(2) Le bien l’emporte sur le mal.
(3) Le contraire est vrai.
(4) L’ennemi.