Par la grâce de D.ieu,
9 Iyar 5715,
Brooklyn,
Au Rav, distingué ‘Hassid qui craint D.ieu,
le Rav Avraham Tsvi Hacohen(1),
Je vous salue et vous bénis,
Je suis surpris de ne pas avoir de vos nouvelles, depuis votre lettre de Pessa’h. Puisse D.ieu faire que cela soit un bon signe, le signe d’un bien visible et tangible. Néanmoins, notre sainte Torah, Torah de vie, tranche, au début du Yoré Déa, qu’on ne peut se contenter d’une présomption, chaque fois qu’une vérification est possible. Sans doute me confirmerez-vous donc que c’est effectivement le cas.
Vous me posez la question suivante. Un enfant récite une bénédiction, chaque fois qu’il accomplit une Mitsva, bien qu’il le fasse uniquement du fait de la nécessité de recevoir une éducation. Dès lors, pourquoi une exception est-elle faite pour les Tefillin(2), puisque selon notre coutume, rapportée par le Hayom Yom à la date du 2 Mena’hem Av, on commence à les mettre deux mois avant l’âge de treize ans et on le fait, dans un premier temps, sans bénédiction? L’enseignement, à ce sujet, de mon beau-père, le Rabbi, dont le mérite nous protégera, est énoncé dans ce texte(3).
On peut apporter une réponse simple à cette question. Pour les autres Mitsvot, l’enfant qui reçoit une éducation récite une bénédiction parce que sa pratique est identique à celle de l’adulte et seul l’âge requis lui manque. Il n’en est pas de même, en revanche, pour les Tefillin, car il faut savoir où les mettre et comment les attacher.
Et, l’on ne peut s’en remettre à l’enfant, même après quelques jours d’apprentissage. Le Kountrass Ha Tefila en donne la raison, d’après l’enseignement révélé de la Torah. En effet, son âge l’empêche d’avoir conscience de l’importance de cette pratique. Il n’en est plus de même, en revanche, lorsqu’il les a déjà portés depuis quelques semaines.
Tout cela sera encore plus clair, d’après la partie révélée de la Torah qui tend vers son enseignement profond, si l’on précise que la finalité des Tefillin est d’assujettir le cœur et le cerveau(4), comme le précise également le Choul’han Arou’h. Or, un tel objet est spirituel, puisqu’il s’agit de révéler la compréhension, ce qui suppose la maturité intellectuelle. L’éducation est donc plus difficilement concevable, en la matière. Il n’en est pas de même en ce qui concerne les autres Mitsvot, pour lesquelles l’âge est uniquement la condition d’astreinte à la pratique et non la pratique elle-même.
Que D.ieu vous accorde la réussite et le mérite d’éduquer vos enfants afin qu’ils craignent D.ieu, soient des ‘Hassidim et des érudits.
Avec ma bénédiction,
Notes
(1) Voir, à son sujet, les lettres n°231 et 3543.
(2) Voir, à ce sujet, la lettre n°3543.
(3) Dans le Hayom Yom.
(4) A D.ieu.