Par la grâce de D.ieu,
8 Nissan 5715,
Brooklyn,
Je vous salue et vous bénis,
Je fais réponse à votre lettre du 26 Adar et j’y ai lu, avec satisfaction, que votre état de santé est meilleur. Vous avez sûrement reçu ma lettre, adressée il y a quelques temps.
Puisse D.ieu faire que, très bientôt, vous recouvriez pleinement la santé(1) physique et morale, conformément au discours ‘hassidique de l’Admour Hazaken, intitulé “ Cantique d’Etan(2) l’Ezra’hi ”, qui est reproduit au début du Kountrass Limoud Ha ‘Hassidout.
Vous me demandez s’il suffit d’apprendre les livres et les causeries pour améliorer son comportement et assumer le service de D.ieu. Il est clair que ce n’est pas le cas. Il faut, en outre, accepter l’autorité de quelqu’un. Il est dit, en effet, “ fais-toi un maître ”(3) et le verbe faire évoque ici la contrainte, ainsi qu’il est dit : “ On contraint(4) à donner de la Tsédaka ”. Il faut donc faire usage de cette contrainte, même lorsque le disciple ne le veut pas.
Bien plus, il s’agit, en la matière, de notions, relativement abstraites, dont traite la ‘Hassidout. L’erreur est donc aisée et d’autant plus dommageable. Vous connaissez également le sens des propos de Moché, maître de tout Israël : “ Inscris cela, en souvenir, dans le livre ”, mais, néanmoins, “ fais-le entendre aux oreilles de Yochoua ”(5).
Bien évidemment, il ne suffit pas de mettre en pratique le Précepte “ fais-toi un maître ”. Il est dit aussi : “ acquiers-toi un ami ”, c’est-à-dire quelqu’un à qui on puisse se confier, s’entretenir de ses propres défauts. Comme le dit l’Admour Haémtsahi(6), on peut ainsi liguer deux âmes divines contre une seule âme animale.
Vous m’interrogez également sur la sainteté. Différentes personnes étudient, dans les jours qui précèdent le mariage, les deux derniers chapitres de la porte de la Sainteté du Réchit ‘Ho’hma. Ceci s’applique également à ce que vous me demandez.
Avec ma bénédiction pour une fête de Pessa’h cachère et joyeuse, en bonne santé,
Notes
(1) Voir, à ce sujet, la lettre n°3646.
(2) Terme qui désigne également la puissance physique et morale.
(3) Voir, à ce sujet, la lettre n°3661.
(4) Textuellement “ On fait faire de la Tsédaka ”.
(5) Le livre, à lui seul, ne suffit donc pas.
(6) Voir, à ce propos, les lettres n°2393 et 3536.